2040 : Le béton s’écoule, l’argent coule, Liège s’écroule
Aliblabla et les 6008 camions
En 2040, 6 000 poids lourds et plus de 30 000 voitures grouilleront chaque jour autour de Liège Airport. Médor a calculé que le temple liégeois de la logistique augmenterait les émissions de CO2 de 88 kilotonnes par an, annulant d’un seul coup 90 % des efforts actuels de réduction du bilan carbone de la Région wallonne, déjà bien insuffisants.
332 stades de football. De 2015 à aujourd’hui, c’est la surface qui a été bétonnisée à Liège Airport entre le nord dédié aux entrepôts et le sud qui accueille trente nouveaux hectares de bureaux. Autant de bureaux ? Une folie. Ce qui se met en place à Bierset, cela revient à multiplier par 28 le centre administratif de Liège Guillemins, autour de la gare. En 2031, nous passerons à 537 stades de foot, d’après la Sowaer, le gestionnaire public des aéroports wallons. Les campagnes de coquelicots et de lavandes qui bordent les pistes de décollage auront disparu. Pour les Bruxellois, imaginez un carré tracé au départ de la Grand-Place jusqu’au Sporting d’Anderlecht, passant par le parc Jacques Brel à Uccle-Stalle et étiré jusqu’au bois de La Cambre. Du vert au gris béton. En 2040, le dernier kilomètre carré dont dispose la Sowaer aura assurément été grisé. Ce sont ces grands espaces à la croisée de plusieurs métropoles et de nœuds logistiques européens, de même que l’exception d’un aéroport permettant des vols tous les jours et 24 h/24, qui ont fait rêver le pouvoir wallon. Le nirvana politique : posséder « le » plus grand aéroport cargo d’Europe.
Selon le libéral Adrien Dolimont, nouveau ministre wallon en charge des aéroports, cité par Le Soir, il faut trouver « un juste milieu […] entre le développement économique et le bien-être des riverains ». Le gouvernement régional assume les nuisances environnementales, mais il mise sur le compromis et devra casser sa tirelire pour dédommager les habitants impactés par le …