21min

La prophétie des tulipes

Quand BetFirst gagne son pari

medor_betfirst_srbg_300dpi.jpg
Laurent Allard. CC BY-SA.

Le quotidien La Dernière Heure et la société BetFirst appartiennent au même groupe de presse : IPM. Ils avancent main dans la main pour vendre des paris sportifs. Maquillées en librairies, des agences vendent du hasard à travers le pays. Pari gagnant pour eux. Jeu dangereux pour tous.

Un fleuriste vend des fleurs. Un boulanger vend du pain. Et un libraire vend des journaux. Une évidence. Eh bien non.

Avril 2022. Schaerbeek, une librairie estampillée BetFirst. Façade noire et lettres jaunes. Sur la vitrine, les iconiques Mbappé, Ronaldo, Messi et Lewandowski forment une haie d’honneur sous les logos du Soir, de la Libre, de la DH. À l’intérieur, snacks, chips et jeux. Pas la moindre trace de presse.

— Bonjour, vous n’avez pas La Libre ou Le Soir ?

— Pardon ?

La Libre ou Le Soir ? Un journal ?

— Ah ! Pas reçu aujourd’hui, monsieur.

— Et ceux d’hier ?

— Pas reçus non plus, Monsieur.

À jeter

Autre essai.

Librairie BigUncle, façade BetFirst. 1er avril 2022. 10 h 30. Un sachet en plastique noir opaque est posé sur le frigo bahut. À notre demande, le « libraire » ouvre l’emballage. Il contient trois DH et deux Libre Belgique. Cette distribution est gérée par Rossel et IPM. Les deux groupes de presse fournissent sept titres à des micro-points de vente. Il n’y a pas de reprise des invendus. Selon nos informations, les établissements paient entre 80 à 140 euros par semaine pour un pack minimal avec différents titres. Souvent, dans ces établisse­ments, un présentoir gris métallique haut d’un mètre cinquante, large de trois journaux, prétend être un rayon « librairie ». IPM (La Libre, La DH, Paris-Match, LN24, L’Avenir,…) est également le propriétaire de… BetFirst. Ses deux produits « presse » …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3442 abonnés et 1862 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus