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Delphine Lecompte

Poétesse flamande. Provocatrice devant l’Éternel

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ID/Stefaan Temmerman. Tous droits réservés.

Lorsqu’elle a accédé au statut de célébrité flamande, la poétesse Delphine Lecompte a aussi rencontré un nouveau partenaire, pris un comptable et reçu des menaces de mort. Mais sa personnalité est toujours faite de blessures et de brutalité. Portrait d’une protectrice vulnérable.

Quand j’ai rencontré Delphine Lecompte pour la première fois, il y a quatre ans, je m’attendais à interviewer un personnage. Un personnage bien trempé, spirituel, surprenant, intelligent, étalant sa perversion et flirtant avec la folie. Une image savamment cultivée comme une cuirasse censée à la fois dissimuler la femme réelle et faire vendre sa poésie. J’ai vite compris mon erreur.

Delphine Lecompte est (permettez-moi le terme éculé mais pour une fois à propos) authentique. Elle est réellement la personne qu’elle affiche être. Et elle est originale. Je précise que je n’attache pas de jugement de valeur au mot « authentique » (en tout cas pas de jugement unilatéralement positif). Je ne voudrais et ne pourrais pas vivre avec elle. Je suppose que ceux qui le font s’en mordent régulièrement les doigts. En revanche, je prends le plus grand plaisir à partager un moment avec elle au café ou à la suivre n’importe où dans de longues discussions.

Nous convenons donc d’un rendez-vous.

Les yeux ouverts

Son dernier livre, Beschermvrouwe van de verschoppelingen II, vient de paraître aux éditions De Bezige Bij. Une autobiographie pas nécessairement fidèle à la réalité, faite de courtes histoires et de quelques chroniques. La première partie, parue en février 2021, était aussi un recueil de souvenirs intimes et d’opinions tranchantes, qui avait décroché une place dans la première sélection du prix Boekenbon du meilleur livre littéraire de langue néerlandaise – et les 50 000 euros qui l’accompagnent. Et cela, pour quelqu’un qui s’est promis de toujours mépriser les …

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