10min

Pfizer te rend ta douleur

Pfizer illu 01.jpg
Lilou. CC BY-NC-ND.

En Belgique, championne de la surconsommation d’opioïdes, Pfizer retire l’un de ses médicaments stars, à base de morphine. Exit, le Valtran ! On applaudit. Sauf que celui-ci n’a pas d’équivalent chez nous et qu’il est donc recommandé à des milliers de patients de se sevrer. Et leurs douleurs ? Immersion au cœur de cette cure de désintoxication forcée. Sans réelle alternative.

C’est un couple à bout de nerfs. Isabelle souffre de fibromyalgie et de problèmes aux disques intervertébraux, Christian, lui, est atteint de l’ataxie de Friedreich, une maladie génétique dégénérative des muscles. « J’ai les muscles d’un enfant, je ne peux faire aucun effort physique, explique ce quadragénaire hutois. Même marcher est difficile. Les douleurs apparaissent dans les jambes et remontent jusqu’à provoquer des migraines. Et si je prends du poids, les muscles de mes jambes ne me soutiennent plus et je tombe sans arrêt. » Pour atténuer ses douleurs, ce couple prend du Valtran depuis des années. Mais en janvier, Pfizer a retiré son antidouleur du marché. Paniqué, Christian s’est constitué un stock. Un gros stock. « Depuis quelque temps, mon médecin double mes prescriptions. À l’heure actuelle, il me reste une dizaine de bouteilles. De quoi tenir quelques semaines. L’idée de tomber à court m’angoisse terriblement. »

Sur Facebook, c’est aussi la panique. « J’ai réussi à me désaccoutumer de la morphine en me limitant au Valtran, mais il n’est plus disponible en pharmacie, peste ce septuagénaire. Selon leur humeur, les fabricants retirent des médicaments qui nous assuraient une vie plus ou moins décente. Ce monde pharmaceutique de merde ne vise que le gain et cela se fait au détriment de la vie humaine. » Sylvie répond à cet appel à l’aide. « J’en ai peut-être encore chez moi. Je te tiens au courant. » Tandis …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3474 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus