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« Je ne sais pas qui a tapé »

Violences policières

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Paul Peyrolle et Jules Rousselet. CC BY-NC-ND.

Autopsie d’une banale violence policière. Cette fois, elle a été jugée. Mille fois, c’est l’impunité qui gouverne.

Quand Ali rencontre Antoni

« Nous devions veiller au calme dans le quartier, décrit Antoni, 28 ans, au moment de son audition stressante par un autre policier. Nous étions orientés sur Stalingrad et Lemonnier avec pour mission d’interdire tout rassemblement en raison de la pandémie. Il y avait eu des incidents opposant des migrants au voisinage. » Antoni en est à son septième mois au sein de la zone Bruxelles-Capitale Ixelles. Il a signé pour sept ans. C’est un « bleu », venu d’une ville de province et entré chez les policiers un an et demi plus tôt. Alors quand deux ou trois hommes ressemblant à des migrants rechignent à rentrer chez eux (mais où ?), le combi de police s’arrête, freine sec. Mais un tel véhicule, c’est pas fait pour les marches arrière express, a raconté le chauffeur. Dès lors, le bleu se met à courir. Il court, il court. Pour maintenir l’ordre ? Pour se faire valoir auprès des deux collègues à l’avant de la camionnette Mercedes ? Antoni est aidé par une autre patrouille. Il interpelle un jeune homme à l’entrée d’une bouche de métro. Nous sommes le 21 avril 2020. Dix jours après des émeutes violentes à Anderlecht, consécutives à la mort du jeune Adil, survenue à l’issue d’une course-poursuite avec des policiers.

Dans Flic, publié en octobre 2020, le journaliste français Valentin Gendrot ressemble à Antoni. En immersion pendant deux ans, il y a raconté autant le racisme ordinaire que le vide existentiel au sein d’un commissariat basique du centre …

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