7min

Des maux qui collent à­­ la peau

2.jpeg
Baptiste Virot. CC BY-NC-ND.

« Les personnes d’origine africaine ou méditerranéenne ont tendance à en faire des tonnes quand elles ont mal quelque part. » Ce préjugé raciste, appelé « syndrome méditerranéen », survit dans le milieu médical. Les conséquences peuvent être dramatiques pour les patients.

Septembre 2020. Des larmes ruissellent sur les joues de Maya. Cette jeune femme sénégalaise se réveille d’une humiliation subie aux urgences de l’hôpital Molière à Bruxelles. Prise de vertiges, elle s’est écroulée dans le hall d’entrée et a été accusée d’exagérer. Quelques heu­res plus tard, dans son lit d’hôpital, elle prend son téléphone et témoigne face caméra : « J’ai fait un malaise, je suis tombée et le monsieur de la réception m’a dit : “Pourquoi vous vous êtes laissée tomber ? C’est quoi votre problème ?” Ils m’ont traitée comme une merde ! »

L’accueillant, persuadé que Maya simulait pour doubler la file d’attente, a riposté à une infirmière bienveillante : « Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais laissée là-bas. J’espère qu’elle a quelque chose. » Maya, complètement déboussolée, s’est également confiée à son médecin qui, en retour, lui a exposé ses terribles conditions de travail. Dans une interview accordée à la RTBF, la jeune femme l’affirme : « Si j’avais été blanche, ç’aurait été différent. J’aurais bénéficié d’un peu plus de compassion. » Elle n’est pas la seule à le penser : « Quand je vois les messages que j’ai reçus sur Instagram, je me rends compte que je ne suis pas la première à qui c’est arrivé, dans d’autres hôpitaux aussi. »

Exemples qui circulent sur le Net :

  • Je voulais avoir une prescription pour la pilule et le médecin a dit : « Ça m’étonne, d’habitude les Africaines elles aiment bien accoucher pour les allocs. » #Balancetonmédecin
  • Au collège, je me plains d’un mal de dos. Selon le médecin, « c’est parce vous êtes …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3444 abonnés et 1875 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus