10min

Hôpitaux : Soigner les chiffres

Canon-Canon EOS 5D Mark III-5760x3840-000764.jpg

Brugmann, site Victor Horta. Rapport infirmier lors du changement d’équipe du soir à l’unité 12, transformée en salle covid durant la pandémie. 15 avril 2020.

Marin Driguez. CC BY-NC-ND.

Le coronavirus a agi comme le révélateur implacable des failles du système de financement des hôpitaux, endettés par milliards. Parmi les recettes hospitalières, il y a le BMF, le budget des moyens financiers. Une enveloppe fermée, de près de sept milliards d’euros, que se disputent les hôpitaux à coups de course à l’activité, de données gonflées aux hormones et de cadences de travail de plus en plus intenses.

« La pandémie a été un tsunami qui a fait exploser tout notre mode de fonctionnement. » Pour Paul d’Otreppe, directeur de la clinique Saint-Luc à Bouge et président de l’Association belge des directeurs d’hôpitaux, l’heure des remises en question a sonné. Le Covid-19 est, pour nombre d’experts de la santé, l’occasion rêvée de repenser intégralement la structure budgétaire des hôpitaux belges.

Les budgets hospitaliers n’ont pas attendu le nouveau coronavirus pour montrer des signes de faiblesse et révéler leurs défauts de fabrication. Tels qu’ils sont conçus, ces budgets poussent les hôpitaux à une « course à la productivité », selon les mots de Jean Hermesse, ancien vice-président de la Mutualité chrétienne. Une course improductive, peu vertueuse, où la recherche de recettes supplémentaires ne répond pas toujours aux besoins des patients. Et surtout, c’est une course qui se déroule au bord du précipice.

En 2018, un hôpital sur trois présentait un déficit. Et celui-ci va s’accroître considérablement cette année. « On est au bout d’un modèle. Il faut revoir la structuration des réseaux hospitaliers, le financement et penser un projet d’offre de soins véritablement orienté vers le patient », pense Paul d’Otreppe.

Par ici les patients

S’il faut tout revoir du sol au plafond, autant plonger dans le bassin budgétaire pour mieux comprendre ce qui cloche dans nos hôpitaux. Selon l’Inami, le chiffre d’affaires des 103 hôpitaux généraux du pays était de 18,2 milliards d’euros en 2017. Leurs trois principales sources de revenus sont les rétrocessions d’honoraires des médecins (40,9 %), la vente de produits pharmaceutiques …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3442 abonnés et 1862 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus