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Étudiants sur la touche

Décret Paysage

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Pia-Mélissa Laroche. Tous droits réservés.

Avant, à l’unif, ça passait ou ça cassait : on avait réussi ou on était « ajourné ». Le décret Paysage a voulu soutenir ceux qui risquaient de dévaler les escaliers pour une petite marche ratée. Résultat : des étudiants perdus, qui traînent des années dans le système sans forcément finir diplômés et des profs qui ferment les yeux sur des échecs. Un système qui pénalise avant tout les étudiants défavorisés. Après autant de ratés, le décret doit-il être recalé ?

C’était en septembre 2019. Un mardi ou un mercredi, Sam (prénom d’emprunt) ne sait plus très bien. Étudiant à l’UCLouvain (Louvain-la-Neuve), il se prépare à la rentrée académique, censée arriver quelques jours après. En ouvrant l’enveloppe sur laquelle est imprimé le logo de son université, il ne se doute pas que son contenu va chambouler ses plans. « Cela disait que mon inscription était refusée car j’étais “non finançable”. J’avais fait deux années de psycho durant lesquelles je n’avais pas validé beaucoup de crédits (pas réussi beaucoup de cours, NDLR). Puis je m’étais réorienté en romanes. J’ai alors réussi beaucoup plus de cours, mais cela n’était pas suffisant. J’étais perdu et frustré car je réussissais mieux et on me disait que je devais arrêter. » Désarçonné, le jeune homme file sur Internet pour comprendre en quoi ces deux mots peuvent compromettre son avenir. « J’en avais vaguement entendu parler, mais je pensais que cela désignait un étudiant qui ne pouvait pas payer ses études », avoue-t-il, manifestement gêné. Il faut dire que les termes « non finançables » sont ambigus et que peu d’étudiants comprennent le système qui régit l’organisation de l’enseignement supérieur.

Avant 2013, année d’entrée en vigueur du décret Paysage ou « décret Marcourt » (du nom du ministre à l’origine de ce texte), l’étudiant pouvait doubler son année, et même la tripler s’il se réorientait. …

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