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Quand les agriculteurs sont au sol

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Jul Quanouai. CC BY-NC-ND.

Lorsqu’il n’y a plus personne pour écouter et supporter les fermiers épuisés, au bout du fil, il reste Agricall. L’asbl enregistre trois nouvelles demandes d’aide par semaine. Sur des champs devenus de bataille, Laurence, Samuel, Marie, Jennifer et leurs collègues accompagnent les agriculteurs en difficulté.

La famille Michel* exploite une petite ferme de vaches laitières. Chez eux, on est fermier de père en fils. Des difficultés, ils en ont toujours connu, ils y sont toujours arrivés. Mais en 2009, c’est le drame : la crise du lait, les prix s’effondrent. Les emprunts colossaux investis dans l’exploitation sont impossibles à rembourser, les dettes s’accumulent, c’est la spirale infernale ; gouffre financier, pression des créanciers, isolement social. Lui se noie dans le travail. Elle, prise de panique, ne sait plus comment s’en sortir. « J’ai vu une pub Agricall, j’ai appelé, j’avais trois enfants à nourrir, c’était dur de passer le coup de fil. Personne n’aime demander de l’aide. » Le secours est arrivé : depuis dix ans, Laurence Leruse, Samuel Coibion et Marie Van de Putte soutiennent les Michel. La famille fait partie de celles qui ont pu être « sauvées » avec l’aide de ce service d’aide aux agriculteurs en péril.

Pression financière, crises agricoles, normes européennes, accords de libre-échange : pour endiguer la chute des agriculteurs, Agricall intervient en prévention. Au programme : audit financier, accompagnement psychologique, aide administrative, appui juridique, médiation familiale, négociations avec les créanciers et la banque… Et parfois, tout en même temps.

C’est à la suite de la crise de la vache folle que le projet voit le jour en 2001, initialement pour offrir un service d’écoute et de soutien psychosocial aux agriculteurs confrontés au stress post-traumatique causé par l’abattage des troupeaux. Dans le cadre d’une étude menée par l’Université …

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