Où la lumière ne s’éteint jamais

Urgences pédiatriques. Un pompier rapporte son brancard dans son ambulance après une intervention.
Souffrance, saturation, épuisement. Rien de neuf dans les Marolles, où les urgences de Saint-Pierre vivent au bord de l’apoplexie. Le photographe Marin Driguez y a plongé pendant six mois, happé par cette fourmilière où se côtoient riches et pauvres.
La patiente est arrivée avec les pompiers. Au vu de ses plaies, ils ont cru d’abord à une agression. Elle explique avoir chuté, poussée par le vent.
« Docteur, il fait une hémorragie interne ! » À la sortie d’un bar, l’homme s’écroule au sol. Pas d’hémorragie interne, mais seulement quelques verres de trop.
Bloqué du dos. Ne bouge plus depuis deux jours.
Fin de nuit au Service mobile d’urgences et de réanimations. À Saint-Pierre, le véhicule compte en moyenne une quinzaine de sorties par 24 heures.
Réanimation d’un jeune homme blessé par balle à la suite d’une course-poursuite avec la police. L’équipe médicale ne parviendra pas à le récupérer.
« C’est mon beau-frère, il est fou ! », hurle un homme sur le crâne duquel on a brisé une bouteille.
Intervention extra-hospitalière.
Tâche de Betadine laissée après une suture.
Ciblé par des tirs de kalachnikov dans sa voiture lors d’un règlement de comptes, l’homme n’aura finalement qu’une petite entaille à la lèvre causée par un éclat de verre.
Bouteille confisquée à un habitué des urgences.
Les infirmiers travaillent entre sept et neuf heures d’affilée. Ils n’ont, théoriquement, pas de pause.
Suture d’un patient blessé à la main sur un chantier.
Un pensionnaire d’un home fait son choix face au distributeur.
« Non ! Pas Saint-Pierre, ils soignent les clodos. » En plein centre de Bruxelles, Saint-Pierre est souvent perçu comme la « cour des Miracles ». Le Centre hospitalier universitaire se donne pour mission d’accueillir tout le monde, en particulier les plus démunis. Hôpital du CPAS de Bruxelles, il est …