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Porter la plume dans la piscine

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La Petite Frappe. CC BY-SA.

Le secteur du tourisme drague les médias. Sa meilleure stratégie : le voyage de presse, qui permet aux journalistes de faire des visites, du kayak de mer ou des dégustations de saucissons. L’objectivité et la rigueur de la presse fondraient-elles au soleil ? Pas forcément !

« J’étais en stage depuis une semaine dans un magazine lifestyle. Je trouve sur mon bureau un dossier de presse de l’un des plus beaux hôtels des Seychelles avec un post-it “faire 3 pages”. » Passé l’étonnement, la jeune journaliste comprend : l’un de ses supérieurs s’est fait inviter (avec madame) pour un séjour dans le palace en question. En retour, il a promis à l’agence de presse qui a joué les intermédiaires un article sur l’hôtel dans son magazine. Voilà un exem­ple de « voyage de presse » dans sa version vermicompost : crédibilité de la presse et déontologie en totale décomposition.

Sans atteindre de tels sommets d’amateurisme – qui restent rarissimes –, la pratique du voyage touristique sur invitation est bien ancrée dans les rédactions. Nous qui écrivons ces lignes y avons toutes eu recours, un jour ou l’autre, pour d’autres médias que Médor. Comment cela fonctionne-t-il ? Les offices de tourisme de différents pays, villes ou régions du monde organisent des voyages pour des petits groupes de journalistes, accompagnés d’un attaché de presse. En général, ce sont des séjours de quelques jours pour les destinations proches, à une semaine pour les pays lointains, avec une prise en charge complète du trajet, du logement, des activités et une pension complète ou demi-pension. Des gratuités ou réductions sont parfois offertes aux organisateurs par les hôteliers, restaurateurs, compagnies aériennes ou ferroviaires, qui espèrent être cités dans les articles ou dans les encadrés « pratique ». En fonction des touristes …

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