Notre échec

En 2008, alors qu’il entame un travail sur le Samu social et le sans-abrisme, le photographe Loïc Delvaulx rencontre Michel, un jeune gars de 31 ans qui vit sa première nuit dans les rues de Bruxelles. Ils resteront en contact pendant 10 ans. Michel plonge, se relève, replonge. Et meurt, en janvier dernier. Avant ses 40 ans. Une vie gâchée dès la naissance.
« Michel s’est fait renvoyer du Samu social. Il vient de trouver un logement et un costume à l’Armée du Salut. Traînant dans le quartier “Chicago” de Bruxelles, il termine sa journée en discutant avec un type l’achat d’un flingue… pour se tirer une balle dans le caisson. »
« Michel et sa tournée des bars, dans le centre-ville. »
« Michel est à la rue depuis une semaine. Dans le couloir du Samu social, il attend avec d’autres l’ouverture des portes pour que chacun puisse prendre un lit. »
« Il attend la confirmation pour son admission à l’Armée du Salut. Il devait y travailler quelques heures et payer un loyer pour un lit dans une chambre commune, avec trois autres types. Évidemment, les règles sont strictes, pas d’alcool à l’intérieur. Alors il se pochtronnait à l’extérieur… »
« Cette fois-là, il s’est offert un hôtel pas trop loin. Il avait prévu son coup pour pouvoir aller jusqu’au bout de la nuit. Dans les différents centres d’hébergement, il avait rarement des moments de tranquillité. »
« Ils ont mangé un bout à deux et, à ce moment, Michel lui révèle que sa femme est décédée. Le geste de la fille, ce n’est pas un flirt. C’est vraiment un geste de tendresse. »
« Michel sort au MGM à Bruparck pour une soirée de karaoké. Il adore chanter Johnny. À la fin, il est sorti complètement défoncé. »
« À cette époque, Michel avait des lésions importantes au pancréas, mais …