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Nos trous de mémoire

Archives de la Belgique

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La Petite Frappe. CC BY-SA.

Dans les sous-sols des archives du Royaume, une guerre discrète se joue depuis des années. Les services de renseignement rêvent de garder le contrôle sur leurs dossiers, avec la bénédiction du CD&V et de la N-VA. Mais les archivistes de l’État se battent pour qu’ils soient rendus publics. Y compris des documents classés « secrets ». Ambiance dans les caves.

C’est un jour d’automne à Bruxelles. Des voitures banalisées s’arrêtent devant le 15, rue des Petits Carmes, non loin du somptueux palais d’Egmont. Nous som­mes en octobre 2015, quelques semaines avant les attentats de Paris. Des agents de la Sûreté de l’État, le service de renseignement civil belge, poussent la porte d’entrée du ministère des Affaires étrangères. Direction le service d’archives qui, fort de sa collection africaine, a longtemps été le point de mire de chercheurs du monde entier intéressés par le passé colonial belge au Congo, au Burundi et au Rwanda. Les archivistes sont alors en pleins préparatifs de déménagement.

Un an plus tôt, les Affaires étrangères ont signé un protocole pour transférer ces archives africaines aux Archives générales du Royaume (AGR). Cela représente 10 kilomètres de rayonnage ! Les documents, photos et microfilms concernent toute la période de 1885 à 1962. Mis bout à bout, ils couvrent la distance qui sépare l’Atomium de la place Flagey. Une page se tourne : bientôt sera finie l’époque où les chercheurs devaient faire des courbettes pour avoir accès à certains documents ou ruser pour obtenir des inventaires réservés à quelques privilégiés. Aux Archives générales du Royaume, institution qui réceptionne et gère les archives de tous les services fédéraux (en dehors de Bruxelles, on les appelle les Archives de l’État), le mantra est au contraire d’augmenter l’accessibilité. Est-ce cela qui effraye nos services secrets ?

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La Petite Frappe. CC BY-SA

En ce jour d’octobre 2015, les agents de la Sûreté de l’État …

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