Quand la Ville se plante
Enquête (CC BY-NC-ND) : Isabelle Masson-Loodts
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Faire pousser des tomates au coin de votre rue ? Fleurir la place grise sous votre fenêtre ? C’est possible à Liège, qui a lancé en mars 2017 le permis de végétaliser. Soit verduriser l’espace public avoisinant. Mais l’idée est rejetée à Namur, tandis qu’à Huy, encore plus fort, les autorités communales démolissent les aménagements d’une façade verte.
Tandis qu’au printemps, à Liège, la Ville faisait la promotion de son nouveau « permis de végétaliser », à Huy, l’administration communale sommait un de ses habitants de détruire l’oasis de verdure qu’il avait aménagée, en 1995, devant la façade de sa maison. Suite à une plainte d’un voisin, Jean-Marie Eloy s’est vu reprocher par les autorités locales « une usurpation du domaine public qui entraîne des troubles de circulation en cet endroit, augmentant le danger en cas de croisement de véhicules ». Dans la ruelle du Cerf, en circulation locale, la terrasse garnie de lavandes, de pois de senteur et autres plantes grimpantes a pourtant été construite avec le consentement tacite de l’administration communale de l’époque, dans le respect du plan communal d’aménagement de 1994. Une pétition en faveur de son maintien a été lancée par d’autres habitants du quartier, mais les 400 signatures recueillies ne semblent pas pouvoir infléchir la décision de la commune : « Les travaux d’enlèvement sont prévus en cette rentrée de septembre, et ils seront facturés au propriétaire », affirme Didier De Hoe, porte-parole du bourgmestre socialiste Christophe Collignon.
ESPACE PUBLIC (MAIS PAS TROP)
Ce « fait divers » illustre les questions qu’entraîne la réappropriation de l’espace public par des citoyens en manque de verdure, une tendance croissante depuis la naissance du projet des Incroyables Comestibles. Né en Grande-Bretagne en 2008, ce mouvement promeut l’occupation des espaces publics par des plantations citoyennes de légumes, fruits et fleurs comestibles mis à la disposition …