21min

Médocs à remballer

Importations parallèles

medicaments-remballer
Axel Korban. CC BY-SA.

Deux sociétés belges sont championnes de l’« importation parallèle » de médicaments. L’intérêt direct pour le patient ? Selon les experts, aucun. Huit fois sur dix, ces médocs sont aussi chers que les originaux. Ce business discret coûterait de 10 à 15 millions d’euros annuels à la Sécu. Et en « grattant » plus loin, vous découvrirez l’autre face de la pilule…

Ouvre l’armoire. Saisis ta pharmacie. Prends un médicament au hasard. Ouvre la boîte, sors une plaquette. Retourne-la. Tu vois cette feuille d’aluminium argentée, y a-t-il une deuxième couche collée sur la première ? Oui. Alors, gratte-la délicatement. Avec une pièce de monnaie, avec un petit couteau. Et apparaît alors un autre nom que celui indiqué sur la boîte. Tu croyais acheter du « Diovane » ? Tu as acheté du « Valsartan Sandoz ». Tu croyais acheter un médicament original ? Raté. Tu as acheté une marque générique. Et cela fait (au moins) cinq ans que cela dure.

En juin dernier, Thomas De Rijdt, à la tête du département de pharmacologie de la KULeuven, président de l’Association belge des pharmaciens d’hôpitaux, a fait ce même test. Il a publié sur Twitter des photos de médicaments au blister gratté, découvrant un autre nom que celui du médicament dit « princeps » (l’original). Il interpelle alors l’EMA (l’Agence européenne des médicaments) et la ministre belge de la Santé Maggie De Block. Avec les hashtags #traceability, #FMD (pour Falsified Medicines Directive, NDLR), #patientsafety et cette phrase : « L’impression qu’on a laissé la porte arrière ouverte. Qui explique ? »

Allons-y…

Ces médicaments nous viennent d’Europe. De Tchéquie, Pologne, France, Roumanie, Espagne, Irlande, Slovénie, etc., via deux sociétés belges : PI Pharma et Impexeco. Au nom du libre marché, elles achètent des médicaments à un grossiste intermédiaire dans un pays d’Europe, les réemballent via des sociétés en France, en Irlande, en …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3458 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus