3min

La tête ailleurs

centre-fedasil
Prignot & Alvarez. Tous droits réservés.

En attente d’un laissez-passer sur notre territoire, au centre Fedasil de Jodoigne, les enfants de l’exil jouent, errent et dessinent. Au pastel. Griffant ou coloriant leurs propres portraits, tirés par un tandem de photographes. Des brouillons d’identités.

La journée « portes ouvertes » du centre Fedasil, installé dans l’ancienne base militaire Soldat Dubois de Jodoigne, touche à sa fin. Les dernières notes de la fanfare viennent à peine de s’arrêter que de la pop afghane résonne dans la cour. Sous la tente, face au monument à la patrie, six hommes pachtounes dansent, entourés de quelques résidents et de timides visiteurs. Le DJ enchaîne avec une musique tchétchène suivie d’une rumba. Une danseuse congolaise prend place au milieu du cercle et exécute un ndombolo très suggestif. Les enfants syriens et tchétchènes observent, médusés.

Dans ce centre ouvert, composé de quelques préfabriqués précaires posés au milieu du Brabant wallon, des personnes issues des quatre coins du globe cohabitent bon gré mal gré. Avec ou sans famille, des enfants du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique sont logés le temps de leur demande d’asile. Ils sont libres d’entrer et de sortir du centre pendant la journée.

L’examen de leur demande par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) peut prendre entre six mois et un an et demi. Des années en cas de recours. Pendant ce laps de temps, ces enfants font leurs vies à Jodoigne ou dans un des 61 autres centres Fedasil que compte le pays. Certains sont nés sur la route, parfois en Belgique. Tous ont connu l’exil et grandissent dans un sas culturel et administratif, en périphérie de nos habitudes, de nos cultures, de nos vies.

Qu’est-ce qui définit leur identité, leur appartenance culturelle ? Cette …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3458 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus