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Un mort sur la passerelle

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Noémie Marsily. CC BY-NC.

Le 3 février 2014, le corps d’un sans-abri est retrouvé à l’entrée d’un hôtel de luxe, au centre de Bruxelles. Récit d’une affaire criminelle ordinaire, sur les pas de la Crim’.

Un vent piquant s’infiltre entre les buildings de la place Rogier. L’aube ricoche sur les tours de verre et les rétroviseurs, aveuglant les automobilistes agglutinés sur les boulevards du centre de la capitale. Les berlines s’engouffrent à la queue leu leu dans le parking sous-terrain de l’hôtel Sheraton. Aucun conducteur ne lève les yeux vers la passerelle métallique dominant ce goulot. De là, pointe une main tendue. Raide. Figée dans un dernier mouvement.

Le cadavre gît sur une couche de béton à l’abri des bourrasques. Les soirs d’hiver, les SDF se disputent cette cachette jouxtant la sortie de secours du quatre-étoiles. Pour celui qui, la veille, y a élu domicile, ce refuge fut la dernière halte. Un agent de sécurité découvre son corps au petit matin. Son visage est rouge, gonflé, tuméfié. Sa lèvre inférieure est en bouillie.

Nous sommes le lundi 3 février 2014. Il est 8 h 30 lorsque les enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles débar­quent sur la scène de crime, suivis de la police scientifique. Aux côtés du cadavre : quatre bouteilles de Forteni Bianco, deux de vodka Zaranoff, près de 40 mégots de cigarettes, des cannettes de Cara Pils. Un enquêteur sort son carnet. « Les SDF sont, par définition, sans adresse et sans famille facilement joignable. » En 30 ans de Crim’, le commissaire Jean-Marc Janssens n’en est pas à sa première affaire dans le milieu. « Nous allons devoir commencer par trouver l’identité de la victime. »

Plusieurs couches de vêtements …

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