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Nadia Matar : La fureur des collines

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Max de Radiguès. Tous droits réservés.

Il y a trente ans, Nadia Matar a quitté la Belgique pour Israël. Opposée à toute idée d’un État palestinien, cette figure des colonies mène une « bataille de la terre », marquée par des actions coup de poing. Son combat extrémiste, longtemps resté minoritaire, trouve désormais écho au sein du gouvernement israélien.

Le gamin frappe à la vitre de la voiture. Kippa sur la tête, papillotes le long des joues, il a à peine 18 ans et distribue ses tracts à tous les automobilistes arrêtés au feu rouge. Impossible de les rater, lui et ses amis qui ratissent le carrefour. Accrochée entre deux arbres, le long de la route, leur banderole appelle les citoyens à se mobiliser contre le projet de loi du gouvernement qui entend ouvrir la possibilité aux femmes d’intégrer les corps de blindés de Tsahal, l’armée israélienne. Nadia Matar baisse la vitre de son 4x4 et tend la main au garçon. Elle a tout juste le temps de lui crier un message d’encouragement que le feu repasse déjà au vert. « Bravo les jeunes ! Mon fils aussi est dans les blindés. Je suis avec vous ! »

Depuis plusieurs mois, le rabbinat orthodoxe s’est mobilisé comme un seul homme pour faire échouer ce projet de loi. Dans un pays où l’armée constitue l’un des socles les plus importants de la société, le rôle dévolu aux femmes dans les forces de défense est loin de faire l’unanimité. Chaque année, de plus en plus de jeunes filles intègrent des unités combattantes lors du service militaire obligatoire. Mais le fait d’imaginer des équipes mixtes dans l’habitacle fermé d’un tank suscite tout de même l’indignation dans les milieux religieux, et notamment dans la frange dure des colons, dont Nadia Matar est l’une des figures les plus connues.

Ne jamais fléchir

« La …

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