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Le crash-test

Insécurité aérienne

avion-belgocontrol
Donan Deriez. CC BY-NC.

Défaillances techniques à répétition, personnel en surchauffe, opacité. Belgocontrol, l’entreprise publique responsable de la gestion du trafic aérien, n’a pas la grande forme. Des techniciens, des contrôleurs aériens, d’anciens cadres et fonctionnaires témoignent. Ils tirent la sonnette d’alarme : la sécurité aérienne, mission première de Belgocontrol, est menacée.

Clac ! Un bruit sec et violent fige les contrôleurs aériens. L’image d’un écran radar disparaît. L’écran voisin fait de même. Puis celui d’à côté. Puis tous les écrans de Canac 2, centre de contrôle aérien de Belgocontrol, s’éteignent à leur tour. Le ciel a disparu. Les contrôleurs responsables de l’approche des avions vers l’aéroport de Bru­xel­les-National ont perdu leurs yeux. Ils se replient vers le système de secours. Hors service. Ils tentent de communiquer avec les pilotes des 28 avions qui convergent vers les pistes d’atterrissage de Zaventem. Aucune réponse. Ils ont perdu leurs oreilles. Les fréquences audio sont coupées.

Panique à bord. Certains contrôleurs aériens croient à un attentat. Puis ils se reprennent. Ils appellent à la rescousse. Des collègues présents au centre de contrôle pour une formation déboulent en vitesse. Ils utilisent la fréquence radio de « dernier recours ». Ils travaillent avec les aiguilleurs des tours qui, eux, peuvent consulter des images radars et demandent un coup de main aux contrôleurs militaires. Ils bricolent et dirigent des avions à l’aide de leur GSM, en utilisant l’application, grand public et rudimentaire, Flightradar24, qui permet de visualiser en temps réel les trajectoires des appareils.

Les 28 avions atterrissent. D’autres sont redirigés vers la France et les Pays-Bas. L’écrasement est évité de justesse. Cette scène digne d’un film catastrophe a eu lieu le 27 mai 2015 à l’aéroport de Bruxelles-National.

Elle donne encore des sueurs froides aux contrôleurs aériens et met en lumière le rôle clef qu’ils jouent. Car …

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