Le loup, une ardeur d’avance
Illustrations (CC BY-ND) : Marine Schneider
Enquête (CC BY-NC-ND) : Isabelle Masson-Loodts
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Disparu de nombreuses régions d’Europe au cours des deux derniers siècles, le loup y fait depuis quelques décennies sa réapparition. Son retour en Wallonie, encore inimaginable au début des années 2000, semble désormais imminent. N’est-il pas temps de nous y préparer ?
Plusieurs loups ont été observés dans le département français de la Meuse en 2014 et 2015. Et alors que le canidé est aussi présent en Allemagne, notamment dans la Sarre, à la frontière du grand-duché de Luxembourg, les autorités grand-ducales se préparent activement à son retour chez eux. Fin 2015, celles-ci annonçaient élaborer un plan de gestion du loup et plancher déjà sur les modalités de l’indemnisation des éleveurs de moutons et de brebis en cas de prédation par le loup. En Wallonie, la préparation du retour du loup est envisagée selon une tout autre politique, celle du « tant que le loup n’y est pas » : rien ne sera envisagé tant que des preuves officielles de sa présence ne seront pas réunies. Le spécimen filmé à Gedinne en 2011 et les crottes retrouvées dans la botte de Givet en 2013 ne constituent pas des preuves suffisantes d’une installation du loup chez nous. Mais à la question « Loup, y es-tu ? », la plupart des spécialistes s’accordent aujourd’hui à répondre que le canidé effectue bel et bien des passages sporadiques en Wallonie. « […] La question n’est plus de savoir si le loup reviendra mais plutôt où et quand », estime Anthony Kohler, membre de Ferus, association pour la conservation de l’ours, du loup et du lynx en France.
Craintif ou téméraire ?
« Vu la superficie et les qualités du territoire nécessaires pour la potentielle installation d’une meute dans nos contrées, certains spécialistes estiment qu’une ou deux …