La guerrière est de retour
L’ex-députée Ingrid Colicis pensait avoir vécu le plus douloureux : démolie, rejetée par son propre parti, le PS. Puis vint le cancer.
Vingt jours avant les élections du 26 mai, la candidate Ingrid Colicis, jadis promise à une belle carrière, déroule le film de sa vie sur son lit d’hôpital. De sa mort politique décrétée par son propre parti à son actuel combat pour la vie. Quelques jours plus tôt, elle a inquiété les médecins oncologues de Bordet, à Bruxelles, qui la piquent, la recousent, lui balancent de la chimie jusqu’au dégoût depuis son premier cancer, assez bénin, détecté en août 2017. « En pleine nuit, dit-elle, j’ai commencé à claquer des dents, à ressentir une montée de fièvre inhabituelle. Au début, j’ai géré seule, cherché à me relaxer, croyant juste à une crise de panique. » Puis, l’ancienne députée et échevine socialiste de Charleroi s’est retrouvée au cœur de la mêlée. Du personnel soignant, des cathéters, des tubes venus de partout. D’ordinaire, elle aime ça, les mêlées. Allusion à cette chimère d’une solidarité partagée entre tous, à ses anciennes bagarres avec les camarades cumulards et, sans doute, à ce besoin de reconnaissance qui la tourmente depuis tant d’années. Mais là, la vie à pleines dents, les galères, tout ça a failli s’achever 46 ans après les premiers gémissements, le 28 décembre 1972. La faute à un choc septique redouté dans la lutte contre le cancer. D’un coup, auprès de patients à l’immunité minée par la chimiothérapie, le sang s’emplit de bactéries. « Chez moi, cette nuit-là, le niveau d’infection est passé de 5 à 370. »