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Ça vous dérange si je relis ?

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Faire relire une interview ou un article avant sa publication : de grandes institutions en font de plus en plus la demande. Un vrai casse-tête pour les journalistes.

Janvier 2019, les procureurs généraux diffusent une nouvelle circulaire pour organiser la communication du ministère public vers les médias. Extrait : « La convention (entre le journaliste et le parquet, NDLR) contiendra obligatoirement une clause permettant de censurer inconditionnellement le contenu du reportage (images, son, texte). Il en résulte que le magistrat presse peut faire effacer, ou interdire de diffusion, des textes, paroles ou images, sans avoir à en justifier la raison ou le fondement auprès de son interlocuteur. » Concrètement, si le journaliste n’accepte pas ces conditions, il ne peut rencontrer certaines personnes ou accéder à certains lieux. La justice assure que la circulaire ne concerne que les longs reportages et l’immersion, pour rassurer et protéger ses intervenants. L’Association des journalistes professionnels dénonce dans un communiqué « plusieurs dispositions particulièrement inquiétantes pour les journalistes et leur liberté d’informer ». Et rappelle que la censure préventive va à l’encontre de la liberté de la presse, inscrite dans la Constitution.

Donnant-donnant

Si cette circulaire et le mot censure choquent, les demandes de relecture et le droit de regard d’intervenants font partie du quotidien des journalistes. De grandes institutions, comme la police ou l’armée, établissent déjà des accords dans ce sens. Une pratique qui n’est pas idéale pour Muriel Hanot, secrétaire générale du Conseil de déontologie journalistique (CDJ) : « Quand un accord préalable est conclu, le journaliste doit obligatoirement le respecter. S’il accepte une relecture, il concède une part de sa liberté éditoriale. Le code déontologique recommande d’éviter ces situations. » …

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