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Les seigneurs des Ardennes

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Pierre Liesbaert. CC BY-NC-ND.

La forêt wallonne souffre de ses cerfs et sangliers. Ceux-ci, trop nombreux, la rongent, la dévorent, la déchiquettent. L’administration wallonne voudrait réduire la population de ces bêtes, mais le lobby de la chasse veille.

C’est un monde bizarre. C’est un monde où un type s’arrête de marcher en pleine forêt, et vous prend à témoin : « Regardez-moi ça ! C’est pas croyable ! » Et là où il perçoit des milliers de choses, vous ne voyez que des arbres, sans savoir si c’est positif ou pas…

C’est un monde où un autre type à la peau tannée par une vie des bois et aux paluches grosses comme les cuisses de Lukaku découvre une statue de cerf et s’extasie : « Mon Dieu que c’est beau ! Vas-y. Prends une photo. »

C’est un monde où un autre type (c’est un monde avec beaucoup de types) va tous les soirs, 365 jours par an, en forêt et en famille nourrir « ses » sangliers, comme d’au­tres nourrissent leurs poules.

C’est un monde de passionnés, qu’ils soient chasseurs, marcheurs, naturalistes ou gardes forestiers.

Bienvenue dans la forêt wallonne : 556 200 hectares, 33 % de la superficie de la région, moitié publique, moitié privée.

Cette « cathédrale verte » souffre de ses habitants. Des plus costauds d’entre eux. Sangliers et cervidés. Leur abondance en certains points est considérable et a atteint son paroxysme en 2012. En 35 ans, la population de sangliers avait alors plus que triplé, celle de cerfs avait doublé !

Cette surdensité est un phénomène international, aux explications multifactorielles (changement climatique, pratiques culturales). Mais une minorité de chasseurs, opulents multipropriétaires terriens, ont les moyens d’entretenir, voire de développer une surdensité sur leur …

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