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Éolien en mer, océan d’indifférence

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David Evrard. Tous droits réservés.

Dans sa course à l’énergie verte, la Belgique colonise la mer du Nord. Au large des recours au Conseil d’État et dans l’apathie générale, une mission scientifique traque pourtant les impacts de ce chantier pharaonique. Au cas où ça intéresserait quelqu’un d’autre que Leopold Lippens.

À moins de fouler le sable sous un ciel dégagé, aucune chance de les apercevoir. Ni de déceler la toile d’araignée sous-marine de câbles électriques. Ne tentez pas non plus de prendre la mer et d’approcher ces éoliennes à moins de 500 mètres. La zone est interdite à la pêche et à la navigation. Pas plus de succès du côté des plongeurs, même les plus barrés. Après avoir fait parler la testostérone – « On y va quand vous voulez. Ils ne savent pas tout surveiller ! » –, ceux-ci se dégonflent. « Les seuls à s’être aventurés sous les éoliennes guident les industriels, peste un plongeur semi-pro. Et ils sont soumis à des clauses de confidentialité. » Circulez, y a rien à voir ? Un win-win confortable. Contrairement aux versions terrestres, en effet, ces mâts ne subissent pas la foudre des riverains, l’ennemi public n°1 de l’industrie. La question des subsides mise à part, cette expansion à 30 km au large de Zeebrugge ne semble d’ailleurs intéresser personne, les Belges considérant – à tort – la mer du Nord comme une soupe brunâtre stérile. En France, chaque projet est criblé de recours. Chez nous, la dernière riposte remonte au début des années 2000… lorsque Leopold Lippens, indétrônable maïeur de Knokke, coula au Conseil d’État un parc prévu au large de la place M’as-tu vu.

Il s’agit pourtant de l’un des chantiers belges les plus pharaoniques. Les dernières turbines offshore usinées culminent ainsi à 220 mètres de hauteur. Chaque …

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