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À quoi ça sert de voir son sexe ?

Cul, intimité et galipettes

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Louise Duneton. CC BY-NC-SA.

En Belgique, des femmes désireuses de se « réapproprier » leur corps organisent des ateliers d’auto-observation gynécologique. Spéculum et miroir à la main, elles découvrent ce que seuls les gynécos ont l’habitude de voir : leur propre sexe. Un acte libérateur, qui raconte la place du sexe dans la société.

« T’as déjà vu ton col de l’utérus ?

Euh…

T’étais au courant que la position d’auscultation, cuisses écartées, pieds dans les étriers, n’était pas obligatoire ?

Bah..

Et tu sais contracter uniquement ton périnée ?

Mhhh… »

Voilà le genre de questions auxquelles la plupart des femmes sont bien obligées de répondre : « Non ». Un « non » apparemment anecdotique. Pour Fabienne, Lara et Christine, il n’en est rien. Pour chacune de ces femmes, c’est justement le fait de ne pas « savoir » qui a les a poussées à essayer « l’auto-observation gynécologique ». Une pratique qui, selon elles, a « changé » leur vie.

L’auto quoi ? Fabienne résume : « C’est très simple. Il suffit de se procurer un spéculum – qu’on achète sur internet – et un miroir. L’idée c’est de se rassembler, entre filles, d’observer et surtout de discuter. On ne veut pas faire de diagnostic ni se soigner, mais se connaître, se réapproprier notre corps, et par la même occasion notre vie. »

Aussi appelée self-help, cette pratique née au début des années 70, arrivée en Belgique en 1973, s’inscrit dans un contexte de lutte féministe contre un modèle sexuel patriarcal. Son apparition est liée au combat pour l’avortement et à la prise de conscience que les femmes ne connaissent pas leur corps, pourtant facile d’accès. L’objectif du self-help est donc de produire un savoir féminin par l’expérience, en groupe, pour favoriser l’autonomie …

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