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Le king du camping

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Benjamin moriame.

Il a vécu en caravane, dans une baraque et à présent dans un chalet en bois. Comme plus de 10 000 Wallons, souvent démunis, Albert Harte, 70 ans, vit toute l’année dans un habitat léger. Un choix qu’il revendique, et qu’il a défendu jusque chez le Roi. Son histoire est un combat pour sa liberté, contre une Région qui préfère les « bien logés ».

À peine mariés déjà chassés, Albert et Marie ont maintes fois été réveillés en sursaut par la gendarmerie, celle de Namur et celle de Malonne notamment (deux communes différentes à l’époque). Avec la caravane reçue à leur mariage, le couple déménageait toutes les semaines, de quelques centaines de mètres, tandis que Marie était enceinte de Violette. Des deux côtés de la frontière communale, le message, aboyé parfois, était le même : que la caravane passe ! « Nous voulons rester proche de la maternité », expliquait Albert aux gendarmes qui les déménageaient de force, avec les remorques de mitraille. « À sept mois de grossesse, les gendarmes venaient encore nous réveiller pour nous menacer. »

Toute la vie de Marie, ou presque, a été rythmée par ce combat. Albert, veuf depuis une quinzaine d’années, tient le coup grâce à ses enfants, malgré une santé des plus fragiles. S’il ne pleut pas, il est souvent assis sur le seuil, son chien Cannelle sur les genoux profitant de ses caresses. Derrière lui, un bien modeste chalet, mais un logement qui lui appartient, acquis de haute lutte. Il le partage avec plusieurs chats, un chinchilla, un hamster… Ses enfants, petits et arrière-petits, ne sont pas loin. Des chalets de factures diverses entourent sa petite parcelle arborée au sein du domaine du Pierreux, un ancien camping touristique de la commune de Somme-Leuze, à l’est de la province de Namur.

Sa tasse de café au bout des doigts lui rappelle les premiers soirs avec …

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