RPI : Régime des Petites Indignités
Enquête (CC BY-NC-ND) : Olivier Bailly
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Dans le milieu artistique, tout le monde paie en RPI « rémunération petites indemnités ». Même Médor ! La conséquence pour les artistes professionnels est désastreuse.
Au départ, le « RPI », pour « rémunération petites indemnités », c’était un système créé pour les artistes amateurs. Il permettait à l’artiste du dimanche d’obtenir un défraiement à la fancy fair du village. Le RPI a été pensé pour couvrir les frais d’une prestation exceptionnelle.
L’indemnité par personne, car c’en est une et non un salaire, ne peut pas dépasser 130,79 euros par jour et 2 615,78 euros par an (montant 2020). C’est pas fancy fair tous les jours. Mais pour le RPI, si.
Ce mode de rémunération est passé de la prestation amateure occasionnelle au système normal de facturation pour les artistes professionnels. « C’est une sorte de noir toléré, déclare un musicien professionnel. Une solution de fortune à laquelle on est habitué. »
Mais la fortune, ce n’est pas pour les artistes. Avec le RPI, exit leurs cotisations sociales, leurs droits en matière d’allocations de chômage, de pension ou de couverture d’assurance en cas d’accident.
Dans un document de décembre 2013, la Smart (entreprise intermédiaire entre travailleurs et entreprises) identifie déjà un usage abusif quasi systématique du RPI dans le monde la musique. Le « RPI » est détourné de sa fonction première pour payer des pros au rabais.
La Smart parle de « dispositif favorisant le dumping social », sans « aucun contrôle », ajoutant que « toute tentative de contrôler l’usage du RPI risque d’imposer un appareil administratif complexe et lourd, disproportionné au regard des faibles montants individuellement en jeu ».
Ce gros paquebot, c’est …