Kazakhgate : des manoeuvres pour saboter la commission d’enquête
Enquête (CC BY-NC-ND) : Éric Walravens
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Le “black PR”, vous connaissez ? Cette technique de relations publiques consiste à faire circuler des informations, fausses si nécessaire, avec l’objectif de dénigrer ou de déstabiliser. Avec le kazakhgate, la Belgique devient le terrain de ce genre de manœuvres. Objectif : déstabiliser la commission d’enquête parlementaire.
“Ablya… qui ?” En juin dernier, Dirk Van der Maelen (SP.A) ne semblait pas connaître l’oligarque kazakh Mukhtar Ablyazov. Tout président de la commission d’enquête sur le kazakhgate qu’il soit, M. Van der Maelen n’avait jamais entendu ce nom. Difficile de lui en faire le reproche : presque jamais auparavant la presse belge n’avait évoqué le sort de ce banquier ambitieux, exilé en Europe pour échapper aux poursuites judiciaires engagées contre lui au Kazakhstan.
Depuis plusieurs mois, pourtant, un rumeur circule dans certains coins reculés du web : Mukhtar Ablyazov aurait pris langue avec M. Van der Maelen, voire avec d’autres députés de la commission d’enquête, pour leur livrer des informations sur le fameux trio kazakh au cœur de l’enquête parlementaire.
LA PRÉTENDUE “CONNEXION BELGE”
La rumeur est apparue en juillet sur Oligarchs Insider, un nouveau site anglophone prétendant “servir de plateforme à ceux qui en ont assez de l’opulence (des oligarques), qui veulent partager leur propre expérience ou même faire fuiter une information”.
En juillet, ce site est le premier à faire état d’une prétendue “connexion belge” de M. Ablyazov. D’après l’article, le banquier serait en contact avec Georges Gilkinet, le député Ecolo qui s’est montré très actif dans la commission kazakhgate. “Il y a une suspicion forte que M. Gilkinet fasse partie du réseau de relations publiques d’Ablyazov”, osait ce site. Interrogé, M. Gilkinet affirmait cet été n’avoir aucune idée de qui était Mukhtar Ablyazov.
Fin septembre, Oligarchs Insider en a remis une couche en …