Retour à la clandestinité

cine3.jpg

Petits réalisateurs trop fauchés pour pérenniser leurs productions, cinémathèques en crise existentielle, destruction de films ordonnée par les grands studios… Le piratage serait-il le dernier recours pour sauver notre patrimoine ciné ?


Les premières cinémathèques étaient des collections pirates réalisées par des cinéphiles. « Ils se plaignaient de ne pouvoir regarder les films que lorsque ceux-ci étaient à l’affiche et ont commencé à amasser des copies illégalement, explique François , qui connait bien la question des archives. Via des contacts avec des personnes au sein des studios, par exemple, mais aussi chez les distributeurs. Ils mettaient également la main sur des copies destinées à être détruites et en dénichaient d’autres sur le marché noir. Au fil du temps, ces cinéphiles ont réussi à donner une légitimité à leurs collections illégales. Ce piratage, toléré par les ayants-droits ou réalisé totalement dans leur dos, fait partie de l’ADN de la conservation de films. »

Institutionnalisées, légalisées, les cinémathèques n’ont pas pour autant mis un frein à leurs activités clandestines. « Lorsqu’un film japonais, par exemple, arrivait en Belgique pour y être projeté dans un festival, Jacques Ledoux (conservateur historique de la Cinémathèque royale de 1948 à 1988 – NDLR) envoyait rapidement les bobines au labo avant la projection pour en faire des doubles et compléter sa collection. » Un laboratoire clandestin dont l’existence n’a été révélée que lors de l’entrée en fonction de sa successeuse Gabrielle Claes à la fin des années 80 !

Ce parfum de résistance flotte encore dans les chambres froides de Cinematek, le nouveau nom de la Cinémathèque royale. Notamment face aux injonctions des grands studios de détruire …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3449 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus