L’affaire Hamster
C’est un jugement historique en Belgique. La Région flamande a été reconnue coupable de laisser s’éteindre une population d’animaux sauvages. Des loups ? Des renards ? Non ! Des hamsters…

Nous n’avons pas tous, dans ce pays, la même expérience du hamster. Du côté francophone, nous connaissons surtout ces petits joufflus en cage, qui planquent des graines et font tourner des roues. La survie de ces animaux de compagnie d’origine orientale n’est pas en jeu. Selon les calculs de la FEDIAF, qui représente l’industrie de la nourriture pour animaux, il y aurait 939 000 petits mammifères domestiques (lapins, hamsters, cochons d’Inde, etc.) en Belgique. Pour avoir une idée, c’est beaucoup plus que le nombre de motocyclettes comptabilisées par Statbel (541 665).
En Flandre, en revanche, le hamster est au cœur d’une petite tragédie de la biodiversité. Dans le coin de Widoye (Widooie), près de Tongres (Limbourg), subsistent en effet les derniers spécimens de hamsters sauvages ou grands hamsters d’Europe, déjà disparus en Wallonie et sur une partie du continent. Plus grands et moins dociles que leurs cousins domestiques, ils vivent dans les champs de céréales et ont longtemps été considérés comme nuisibles. L’intensification de l’agriculture a accéléré leur extinction.
Or, en vertu de la directive européenne « Habitats », le hamster sauvage est censé bénéficier de la protection la plus haute, depuis 1994. Il y a une obligation, pour les États, de conservation et de restauration des espèces menacées. Mais malgré un « Plan Hamster » adopté en 2001 par la Région flamande et les remontrances de la Commission euro­péenne en 2005, c’est toujours la déprime dans les terriers.
Complice d’extinction
Deux associations de protection de l’environnement, Vogelbescherming Vlaanderen et …