8min

Vieilles filles

Portraits de femmes célibataires

Au départ d’une situation personnelle, la photographe Bethléem Dubois interroge la place du célibat féminin dans la société. Entretien et portfolio.

Médor :

Votre travail met en lumière la diversité des expériences de célibat chez les femmes. Pourquoi parler de ça aujourd’hui ?

Bethléem Dubois :

Le célibat est un aspect essentiel de l’identité de nombreuses femmes. Aujourd’hui encore, il est trop souvent désigné comme un échec ou une situation transitoire, comme si l’accomplissement personnel devait nécessairement passer par une relation de couple. Avec des remarques comme « tu es trop exigeante, c’est dommage, tu vas finir seule » ou « comment ça se fait que tu sois toujours célibataire, une jolie fille comme toi ? » Le célibat demeure un sujet au traitement paradoxal.

Médor :

Sujet qui a déjà été traité en photo ?

Bethléem Dubois :

En photographie, la solitude féminine et les normes de genre ont été explorées, notamment avec les travaux pionniers de Vivian Maier, Nan Goldin, Cindy Sherman (Untitled Film Stills, 1970-1980), Sophie Calle (L’Hôtel, 1981) et Francesca Woodman. Ou plus récemment avec les travaux de Juno Calypso (What To Do With A Million Years, 2018) et de Brooke DiDonato (Solitude The Landscape Called and Said She’s Lonely, 2022). Ces photographes ont proposé des visions nouvelles de la femme seule, mais la question de la stigmatisation reste assez absente.

Médor :

La déferlante #MeToo n’a pas fait évoluer les représentations ?

Bethléem Dubois :

Huit ans après, le constat est désolant. Selon une étude Ipsos de 2023, en France, la norme de la parentalité et de la conjugalité reste prédominante malgré l’augmentation du nombre de célibataires. À tel point …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3594 abonnés et 2088 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus