Franchises : Delhaize 2024, une promo d’enfer
Du côté de la vraie vie
Début 2023, la société Ahold Delhaize annonce céder 128 supermarchés belges à des indépendants. Un an plus tard, tous les établissements ont trouvé repreneurs. Qui sont ces franchisés ? Cette reprise est-elle une affaire ? Et surtout : pour qui ?
Mars 2023, la marque au Lion décide de transmettre la direction de 128 supermarchés à des indépendants. C’est parti pour des mois de conflits sociaux. La multinationale hollandaise dit « ne pas avoir le choix » ; les syndicats dénoncent un plan de restructuration qui va mettre sur le carreau des milliers de travailleurs et travailleuses. Le conflit débouche sur une grève qui touche plus d’une centaine de magasins, des semaines de blocage et un affrontement judiciaire entre les syndicats et la multinationale. Celle-ci évoquera dans son rapport annuel 2023 « un léger vent contraire résultant de la transformation des magasins belges et des grèves en Belgique ».
Si l’opération de franchisation surprend tout le monde par son ampleur, elle est pourtant dans la continuité de la politique de Delhaize.
En Belgique, 636 magasins AD, Proxy, Shop & Go étaient déjà gérés par des opérateurs indépendants. Il s’agit cette fois de refiler les supermarchés, peu adaptés au contexte urbain de proximité et dont la rentabilité laisse à désirer. Le deal ? Un échange de bons procédés entre Delhaize et les repreneurs. La marque fournit son image, ses produits, de la logistique, du marketing. L’indépendant travaille en exclusivité pour l’enseigne et, surtout, gère le personnel.
Pour le félin, l’objectif est avant tout, comme l’explique Frans Muller, CEO d’Ahold Delhaize, de « répondre aux besoins des clients » et d’« aider le client à gérer son budget ». Autant prévenir, c’est une constante dans le secteur : le moindre geste est justifié par la « volonté du …