L’université riche de Louvain

Louvain-la-Neuve. La recherche scientifique, les kots, la guindaille. Et aussi les fameux parkings, la police autour du lac ou les égouts qui débordent sous la dalle. Qui devrait gérer ça ? L’UCLouvain fête ses 50 ans. Mais, pour la transparence totale sur ses comptes, on attendra.
Pour la toute première fois, l’année de son cinquantenaire, l’Université catholique de Louvain a dû publier ses comptes annuels. Au même titre que l’ULB, elle bénéficiait d’une bizarrerie du droit belge. Elle n’était pas considérée comme une entreprise en tant que telle et, formellement, rien ne l’obligeait à rendre transparente sa comptabilité. Ce qui l’arrangeait bien : pas besoin d’exposer sa cuisine interne. Une loi d’avril 2018 a changé la donne. Les 52 pages publiées sur le site public de la Banque nationale de Belgique font-elles toute la clarté sur cette université qui refuse du monde, peine à accueillir ses locataires à l’année, n’assume pas son statut de pôle urbain ? Non. Pas vraiment ! Pour ça, il aurait fallu que cette institution née dans l’urgence – le rejet des enseignants et des étudiants francophones de Louvain suite au « Walen Buiten » de 1968 – accepte d’agréger les comptes de ses différentes filiales notamment immobilières. Il aurait fallu aussi qu’elle ouvre un réel dialogue avec la Ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve, à propos d’enjeux aussi sensibles que la mobilité, la sécurité ou le logement.
Pour l’heure, ça reste du chacun pour soi entre l’université et la commune qui l’héberge. Cinquante-deux pages ne gommeront pas autant d’années, ou presque, de secrets bien gardés : entre autres, on ne mesure toujours pas la valeur globale du patrimoine immobilier détenu par l’UCLouvain et il est donc difficile de jauger à quelle hauteur elle pourrait contribuer à une meilleure politique urbaine. Voici toutefois ce que Médor a décortiqué pour vous :