Le prix de la lumière
Le froid se glisse dans nos maisons, les factures d’énergie atterrissent dans nos boîtes aux lettres et leurs montants pètent les plafonds. La récente hausse des prix met dans l’embarras bien des ménages. En Wallonie, pour les factures impayées, une réponse est toute prête : les compteurs à budget.
La famille Danhier, Saint-Vaast (La Louvière)
Dans la cuisine : une bonbonne de gaz. Dans la pièce principale : une télévision, une machine à café, un frigo, un micro-ondes et un four électrique. Dans la salle de bain : une douche. Dans la chambre : un congélateur, une machine à laver et un séchoir. Presque partout : des radiateurs et des éclairages. Dans le garage : un compteur à budget.
Une petite machine dans laquelle s’insère une carte prépayée et qui orchestre la consommation d’énergie d’une main de fer. Tic-tac, un radiateur qui chauffe, c’est de l’argent qui part. Une fois le dernier centime écoulé, le crédit de secours épuisé (12 € pour l’électricité et 15 € pour le gaz), c’est la coupure. À l’exception des nuits, des week-ends et des jours fériés. Pas question d’avoir les besoins plus gros que le budget. Les Danhier sont déjà en règlement collectif de dettes. Des milliers d’euros à rembourser pour les soins de santé d’André.
Les coupures, ils les évitent. Tous les premiers du mois, Francine (60 ans) va jusqu’à sa librairie pour recharger la carte de son ménage. 30 € pour le gaz, 50 € pour l’électricité. Le libraire n’est pas aimable, ces clients ne lui rapportent rien.
Ils n’achètent que l’accès à un droit fondamental, qu’ils anticipent et paient au tarif social (comme près d’un million de Belges). En décembre 2019, 11,1 % des points d’alimentation en électricité et 12,6 % des points d’alimentation en gaz bénéficiaient du statut de client protégé. Si le …