Maraîchers asséchés
Traduction : Thomas Lecloux
Illustrations : Thomas Hayman
Textes : Ine Renson (De Standaard)
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Des ruisseaux à sec, des cultures qui dépérissent. La Flandre occidentale, potager de l’ouest de l’Europe, est en première ligne d’un changement climatique aux effets beaucoup plus rapides que prévu. De Standaard a visité ces zones agricoles malmenées en août 2020.
Quand au printemps dernier, pour la quatrième année de suite, la pluie leur a fait faux bond, Davy Vanneste a su que les agriculteurs de Flandre occidentale étaient face à un problème considérable. Ce jeune maraîcher de Staden (entre Dixmude et Roulers) est contractuel pour le secteur de la transformation, cultive par tonnes la pomme de terre, le haricot, le chou-fleur, le poireau et l’épinard sur quelque 140 hectares.
Il fait 31 degrés, une chaleur accablante pèse sur les champs. Cinq hectares de haricots viennent d’être récoltés. Davy racle du pied la surface de la terre, soulevant une vague de poussière. « Un bac à sable, peste-t-il. La récolte a été près d’un tiers en deçà de la normale. Le chou-fleur n’a pas bien donné non plus. Sur les parcelles que je loue quelques villages plus loin, les pommes de terre dépérissent. »
Staden se trouve au cœur de la région maraîchère de Flandre occidentale, considérée comme le potager de l’Europe occidentale. Ici, les champs de poireaux, de choux-fleurs et de pommes de terre s’étendent à perte de vue. Mais un seul coup d’œil aux cultures suffit. Les choux ont un teint bleuâtre plutôt que vert chartreuse. Les feuilles des pommes de terre et des betteraves sucrières pendent à moitié flétries au sol.
Revenus coupés en deux
À vingt kilomètres de là, à Lo-Reninge, le cultivateur Karel Devreese montre les effets des conditions climatiques extrêmes sur sa production. « Les épis de maïs ont cessé de croître au printemps. Maintenant, les plants …