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Au nom du fils

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Nicolas Lambert/Studio Baxton. Tous droits réservés.

En 2012, son fils Ishane (32 ans) a été torturé et mis à mort par trois individus qui voulaient « donner une leçon » à un homo. Ancien professeur de religion islamique, Hassan Jarfi décide alors de porter le flambeau de la tolérance, pour ce fils disparu. Il est aujourd’hui l’un des porte-parole de la lutte contre l’homophobie en Belgique.

Né en 1953 au Maroc d’un père berbère et d’une mère arabe, Hassan Jarfi arrive en Belgique à 21 ans. Il se marie avec Nancy, une Liégeoise, avec qui il aura cinq enfants. Ihsane était l’aîné. « Depuis qu’il était tout petit, Ihsane était efféminé. À l’école gardienne, on l’appelait Natacha. Il essayait les chaussures de sa maman, faisait pipi comme les filles, raconte Hassan Jarfi. J’ai prié pour qu’il ne devienne pas homosexuel. Je l’ai inscrit au foot, au karaté. C’était mon premier fils. Il fallait faire de lui un homme qui sache se battre, défendre l’honneur de la famille. »

Hassan se souvient de vacances d’été au Maroc. « On est en train de déjeuner avec mon frère et ses enfants. Ihsane, 13 ans, lance des blagues qui font rire ses cousins. À un moment, il a une gestuelle efféminée. Mon frère frappe la table de sa main et s’exclame “qu’est-ce que c’est que cette crasse ?” Il se lève et part. Ihsane devient tout rouge. Il a compris. Moi, j’ai de la peine, mais je ne veux pas créer de scandale. »

Ihsane grandit. Et vit son homosexualité, sans que ce ne soit discuté en famille. « Ihsane ne m’a jamais dit “papa, je suis homosexuel” ou “je vis avec Bertrand”. Je le conduisais dans la maison qu’ils avaient achetée avec son compagnon. Il me montrait la décoration vintage …

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