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La coopérative imaginaire

Comédie en trois actes

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Jérôme Degive. CC BY-NC-ND.

Prologue

En vingt ans, Smart est devenue un intermédiaire incontournable pour tous ceux qui ne sont ni employés ni indépendants, en devenant leur employeur de substitution. Un service pratique pour beaucoup de travailleurs précaires, fragilisés dans un marché du travail de plus en plus déstructuré. Smart ? C’est tout à la fois une coopérative ambitionnant de « refaire le monde du travail » (Smart Coop), une fondation privée nettement plus discrète (SMartBe), une asbl qui a mis le contrat de travail, la gestion de factures et l’optimisation fiscale à la portée de tout le monde (Productions associées). Ainsi qu’une nuée d’autres entités juridiques.

Aujourd’hui, Smart compte pas moins de 90 000 membres inscrits, dont plus de 20 000 actifs, éparpillés dans un nombre grandissant de secteurs.

Success-story belge, Smart est aussi devenue une multinationale de l’innovation sociale, qui exporte ses services dans huit pays. Au point de se déclarer « plus grosse coopérative d’Europe » dans son secteur d’activités et de se rêver comme un futur « service public européen ».

Ce que savent peu ses membres belges, en dépit de la rhétorique participative, c’est qu’ils financent les pertes des entités étrangères, en particulier celles de la maison sœur en France. L’opacité de la tarification, derrière le coût affiché de 6,5 %, suscite également des questions.

Acte 1
LES AMBIGUÏTÉS DE L’INNOVATION SOCIALE

Scène 1

Maureen est secrétaire juridique. Elle gère les dossiers de plusieurs clients, dont même le plus régulier ne lui propose pas de contrat de travail. Comme son mari est indépendant, elle ne veut pas prendre le risque …

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