L’eau flamande (é)puisée du canal Albert
La Flandre crève de soif : ses réserves d’eau sont presque à sec. À la recherche de la moindre goutte d’eau potable, elle prélève de plus en plus dans le canal Albert. Confrontée au changement climatique, pourra-t-elle continuer à pomper l’eau sans saborder la navigation fluviale ?
Casque de chantier blanc sur la tête, Chris serre les boulons d’une nouvelle pompe à l’écluse de Diepenbeek (Limbourg) sur le canal Albert, qui relie le port de Liège, sur la Meuse, à celui d’Anvers. Le bruit fracassant des machines contraste avec la quiétude de l’eau. De Vlaamse Waterweg, l’autorité qui gère les cours d’eau en Flandre, travaille dans les écluses et tente de réduire le gaspillage de cette précieuse denrée.
Chaque goutte d’or bleu compte dans le nord du pays. La Flandre est la seule région d’Europe occidentale à être en « pénurie hydrique extrême », selon des chercheurs du World Resources Institute de Washington. Leur constat inquiète : dans une grande partie de la zone entre l’Escaut et le sillon Sambre-et-Meuse, l’agriculture irriguée, les industries et les communes utilisent en moyenne chaque année plus de 80 % des réserves disponibles.
La Flandre a même dû enclencher le code orange ces deux derniers étés à cause des vagues de sécheresse. Les particuliers ne pouvaient plus laver leur voiture ou arroser leur pelouse. Finis l’arrosage des parcs ainsi que le remplissage des piscines.
Transferts Sud-Nord
Contrairement à la Wallonie, la Flandre dépend fortement des eaux de surface comme les rivières pour son approvisionnement en eau. En 1955, le canal Albert est devenu une source d’eau potable pour les Anversois alors que l’objectif premier de sa construction était de transporter du charbon venu du Limbourg, où les mines tournaient à plein régime, vers le port d’Anvers.
Pendant 74 ans, la compagnie …