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Huy, la fission budgétaire

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Théodore Markovic. Tous droits réservés.

La centrale nucléaire de Tihange verse jusqu’à 15 millions d’euros par an à la Ville de Huy. Après avoir flambé pendant des décennies, la commune se retrouve dépourvue, la fin du nucléaire venue (ou presque). Syndicats, associations et opposition s’inquiètent de cette sortie atomique bien peu préparée.

Lundi 17 h 30. Au pied des tours de refroidissement de Tihange, la file de voitures s’apprêtant à quitter la centrale nucléaire s’allonge. Chaque jour, plus de mille personnes travaillent sur ce site hautement sécurisé, faisant de la centrale le principal employeur de la région. Dans sa déclaration environnementale 2018, Engie indiquait employer directement près de 500 habitants de la commune de Huy (les 17 communes avoisinantes comprises) et avoir versé 12,27 millions d’euros à la cité mosane (soit près d’un tiers du budget communal). À moins de trois ans de la fermeture du premier réacteur, cette source d’argent va se tarir et les politiques locaux sont unanimes : « La question n’est plus de savoir si on est pour ou contre le nucléaire, mais comment gérer la sortie. » Pour le bourgmestre, Christophe Collignon (PS), pas question de spéculer sur une possible prolongation des réacteurs. « On doit se préparer à une sortie totale en 2025. »

Vivre sans le nucléaire, Huy en a déjà fait l’expérience, à petite échelle, il y a quelques années. En 2014, les médias se pressent en bord de Meuse après la découverte de microfissures dans la cuve de Tihange 2, qui sera mise à l’arrêt pendant plusieurs mois.

Fin 2015, le Collège apprend que la centrale a demandé un dégrèvement du précompte immobilier versé à la Ville à la suite de l’arrêt prolongé de son réacteur en 2012, 2013 et 2014. Le manque à gagner pour Huy est colossal : 4,5 millions d’euros …

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