Charleroi : pays noir du vélo
Enquête (CC BY-NC-ND) : Sandrine Warsztacki
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La plus grande ville de Wallonie recense le plus petit nombre de cyclistes. Qu’est-ce qui coince dans le dérailleur ? Pour le comprendre, nous nous sommes livrés à un petit exercice de cyclo-journalisme.
8 heures. Posté devant le parc Élisabeth, on attend notre premier cycliste. Un crachin fin humidifie l’air chaud. Quarante-cinq minutes plus tard, pas un coup de pédale sous nos yeux.
On traverse le centre-ville pour changer de poste d’observation, en passant devant le shopping Rive Gauche. Financée à hauteur de 58 millions d’euros dans le cadre du programme européen Feder 2007-2013, la rénovation urbaine de la ville basse a permis de dégager des piétonniers et des zones où la circulation est limitée à 20 km/h. Des arceaux flambant neufs attendent leurs destriers d’acier.
La Ville s’est engagée à construire 800 places de parking à vélos pour 2018. Elle en est à 129. Ce matin, elles sont vides. Une éclaircie pointe. On se réjouit de croiser nos premiers cyclistes. Bilan des comptes à 10 heures : trois cyclistes et un gamin qui fait du BMX sur le trottoir. Se livrant au même exercice une journée ensoleillée pendant la Semaine de la mobilité, la commune a obtenu des statistiques à peine plus optimistes : 53 cyclistes dénombrés entre 7 h et 9 h dans six points clés, soit une moyenne de 4,4 cyclistes par heure et par carrefour. L’asbl Pro Velo enregistrait 49,6 cyclistes/heure lors de comptages réalisés à Bruxelles en… 1998 !
Tous les trois ans, le SPF Mobilité mène une enquête auprès des employeurs occupant plus de 100 personnes. Le rapport le plus récent porte sur 2014. La cité carolo y caracole en queue de peloton : « Du côté …