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Danse avec la pieuvre

enquete-rendement

2007-2017. Une décennie d’argent fou auprès d’escrocs interconnectés. D’un côté, le Belge Bernard Potvin, croisement entre Madoff et Laurent Louis. C’est plus fort que lui : il adore les placements à très hauts rendements. De l’autre, le Brésilien Rojo Filho ensorcelle sans cesse de nouvelles victimes. Des arnaques à 200 millions de dollars, grugeant plus de 100 000 personnes aux États-Unis, en Australie, en Belgique. À leurs trousses, la police belge s’épuise, s’épuise…

BERNARD POTVIN ET PAS SEULEMENT

Mars 2007. La Belgique danse sur une bulle de savon. Insouciante et cupide, elle se laisse aveugler par la croissance économique. De l’ordre de 3 %. Comme ses voisins européens, notre pays laisse faire ses chères banques, qui prennent trop de ris­ques avec notre épargne. C’est l’ère des « subprimes », des emprunts toxiques, du fric facile. Et chacun en veut davantage. Bernard Potvin, par exemple. Il ouvre son ordinateur. Il doit communiquer avec un certain Wagner Da Silva. Absolument. Il se connecte au-delà de l’océan. Direction la Floride, ses palmiers, ses voitures rutilantes. Bernard Potvin roule sa bosse en Wallonie. Ce petit comptable y circule au volant d’une voiture trop belle pour lui, transite d’un logement à l’autre, file sans payer ses loyers et intrigue ses voisins en jouant les grands financiers sur sa terrasse. Surfant sur la vague financière, attiré par les coups fumeux, il pense avoir trouvé la solution miracle pour faire de l’argent avec… de l’argent. Tu mises sur moi, j’investis et on devient riche. Des placements trop beaux pour être honnêtes. Ça mord au bout du mail, Wagner Da Silva se signale enfin. Les deux hommes s’étaient connus en Belgique, où le Brésilien de Floride était venu engager un bout d’études. Là, ils sont embarqués dans une affaire de gros sous.

Aucun contact, pas de nouvelles, disparition complète depuis jeudi soir. Vous foutez quoi ! ?, s’exclame le Belge.

Nous ne savons rien faire d’autre qu’attendre l’argent, …

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