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Semlex au pays de l’or noir

avec droit de réponse de M. Abass Haïdara Cherif

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L’un des plus grands négociants de pétrole au monde s’est tourné vers une société belge spécialisée dans les passeports pour soudoyer des officiels africains et accéder à leurs champs pétroliers. Mais un employé a avoué le paiement de commissions secrètes pour faire couler l’or noir.

En 2006, le milliardaire suédois Torbjörn Törnqvist cherchait désespérément une nouvelle source de pétrole. En tant que directeur général de Gunvor, un géant du négoce de brut qu’il avait créé avec Gennady Timchenko, l’allié de Poutine, Törnqvist avait des raisons de craindre que les relations de plus en plus tendues entre la Russie et les États-Unis finiraient par couper la principale source de pétrole de son entreprise. Le Congo-Brazzaville, en Afrique centrale, semblait être une solution alternative. Ce pays était sur le point d’ouvrir le champ pétrolier de Moho-Bilondo, son premier réservoir en eaux profondes.  

Pour s’y implanter, Törnqvist s’est tourné vers un natif du Congo-Brazzaville, Maxime Gandzion, ancien cadre du pétrolier français Total, puis conseiller spécial du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Utilisant cette position dominante, Gandzion a ouvert la voie à un accord lucratif pour Gunvor. Entre 2010 et 2012, la société a engrangé des revenus d’environ 2,2 milliards de dollars sur 22 cargos achetés au Congo-Brazzaville. Sur une seule année, en 2011, plus de 20 % des bénéfices mondiaux de l’entreprise – 327,9 millions de dollars – provenaient directement de ce petit pays appauvri.

Souci : l’opération n’a pu se conformer aux lois congolaises. Les cargos ont été achetés sans appel d’offres public, ce qui est illégal selon la loi en vigueur dans ce pays. En outre, ceci a été possible grâce à des paiements à des officiels gouvernementaux, découlant des revenus pétroliers et des frais gonflés que Gunvor facturait à la compagnie pétrolière nationale, selon une analyse …

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