NEO : les promoteurs mettent le turbo
Enquête (CC BY-NC-ND) : Éric Walravens
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Le projet NEO, porté par la Ville de Bruxelles, doit ajouter 72 000 m2 de magasins sur un plateau du Heysel complètement remodelé. Du moins si les promoteurs réussissent à slalomer entre les recours. Ils semblent bien décidés à prendre les opposants de vitesse.
La Commission régionale de développement (CRD), principale instance consultative du gouvernement bruxellois, vient de rendre son avis sur le projet NEO. Médor, qui sort dans son prochain numéro une enquête sur ce centre commercial controversé, a lu le document, qui marque une étape importante dans la modification du Plan régional d’affectation du sol (PRAS). L’objectif des autorités bruxelloises est clair : changer l’affectation d’équipements et de loisirs du Heysel pour permettre un développement commercial massif.
Une précédente tentative avait été invalidée par le Conseil d’État, fin 2015, faute de motivation suffisante. La juridiction administrative avait reproché aux autorités bruxelloises d’avoir opté pour le Heysel sans avoir suffisamment étudié les alternatives. Face caméra, les édiles bruxellois s’étaient alors voulus rassurants sur ce qui n’était d’après eux qu’un contretemps mineur. Mais, en coulisses, il a fallu manœuvrer à vue pour répondre aux préoccupations du Conseil d’État.
Le bureau d’étude Aries a ainsi été mandaté pour justifier rétrospectivement un choix politique très critiqué. Cet exercice périlleux a donné lieu à un rapport d’incidences environnementales (RIE) de près de 600 pages pondu en quatrième vitesse, non sans faire froncer quelques sourcils. « Vu la taille du RIE, l’Union des classes moyennes (UCM) ne peut que s’interroger sur la qualité du travail fourni et sur l’aptitude de l’étude à répondre aux remarques conséquentes formulées par le Conseil d’État, car en 61 jours ouvrables il a fallu publier un appel d’offres, analyser les offres et attribuer le marché. Ensuite, l’adjudicataire a dû commencer à travailler, …