2020 nous appartient
Texte (CC BY-NC-ND) : L’équipe de Médor
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Un avant-goût de notre numéro 17 (sortie le 4 décembre) avec notre éditorial sur les coupes budgétaires pour l’art et le journalisme en Flandre. Et le besoin de s’affirmer dans un autre modèle de revenus.
Une tronçonneuse. De celles qui vous décapitent des baobabs – et un peu de la beauté du monde. Voilà l’outil choisi par le gouvernement flamand Jambon Ier pour modeler (annihiler, plutôt) son budget culturel. En 2020, les aides flamandes aux projets artistiques seront réduites de 60 %, passant de 8,4 à 3,4 millions d’euros. Mais les lames épargneront les initiatives liées au patrimoine flamand, tel le pittoresque domaine de Bokrijk dans le Limbourg (d’où est originaire Jambon), un musée en plein air qui retrace la vie campagnarde traditionnelle du XIXe siècle. Un autre secteur touché, dans une moindre mesure, par les coupes budgétaires de ce gouvernement flamand très Bokrijk-stijl, c’est le journalisme.
Le ministre des Médias, Benjamin Dalle (CD&V), a décidé de supprimer le Vlaams Journalistiek Fonds et la Mediacademie – à quoi bon soutenir cette corporation d’emmerdeurs alors que les autorités rédigent de si bons communiqués de presse ? Le Fonds en question était doté d’une enveloppe annuelle d’environ 500 000 euros. Il a notamment permis au média d’investigation en ligne Apache de développer le projet Apache Lokaal qui produit des enquêtes locales de qualité, par exemple sur la privatisation des piscines publiques ou la vente de biens appartenant aux communes. Sans son pendant francophone, le Fonds pour le journalisme, nous ne pourrions pas passer de temps sur des sujets impayables, comme la vaste enquête sur Fluxys que vous lirez dans ces pages.
Pour le journalisme flamand, il ne reste donc que le Fonds Pascal Decroos pour l’investigation, financé par le gouvernement …