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La fin de notre enquête sur les activités des enfants
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Huuuue, Bienvenue dans notre dernière infolettre « Flûte, j’ai poney », une enquête participative du magazine Médor. Depuis mars, on s’intéresse à la pression qui pèse sur les parents par rapport aux activités extrascolaires (temps, budget, trajets, charge mentale et messages sur les groupes whatsapp). Vous avez loupé des bouts ? Rendez-vous sur www.medor.coop/poney Les conclusions de ce travail ont été publiées dans le Médor n°37 (décembre 2024), disponible en librairie.
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Ces joyeuses illustrations sont signées Pauline Lecerf.
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Après 9 mois d’enquête participative, plus de 200 longs témoignages reçus, et des dizaines de rencontres, il est temps de rentrer le poney dans son box et d’en finir avec les blagues équestres. Voici donc venu le moment d’achever cette enquête, et de vous laisser lire nos conclusions dans le Médor de décembre (n°37). Dans cet article, vous découvrirez tout ce qu’on a appris sur cette « éducation de l’ombre », synthétisé en 12 boulettes.
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On se quitte comme on se quiz
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Mais on ne vous quittera pas sans un dernier petit jeu. Qui est aussi l’occasion de tester votre capacité de « digestion de boulettes ». Question 1Dans 23% des familles en Belgique, aucun enfant ne participe à des activités extrascolaires (Baromètre de la Ligue des familles 2024). Nous avons pris le parti d’interroger les 77% restants, les parents qui trouvent le temps, l’argent, l’énergie ou la solidarité pour mettre en place des activités après l’école. Notre panel reflète cette population « favorisée », culturellement, socialement, financièrement ou les trois. Sur les 228 répondant·es à notre questionnaire, 75% sont universitaires et moins de 5% disent avoir du mal à joindre les deux bouts. Mais quelle est la proportion de femmes ? - 51%. Ce questionnaire concerne autant les pères que les mères, c’est parfaitement logique.
- 33%. Les 77% restants ont coché « homme » ou « autre ». Ce sujet dépasse les questions de genre. Nous sommes toustes concerné·es.
- 81%. Les mères disent se taper plus souvent les sacs de piscine, les groupe whatsapp de parents, les trajets. Et manifestement, aussi, les questionnaires…
La bonne réponse est…. La 3. Y’a encore du taf, c’est pas du luxe de le rappeler. Question 2En moyenne, combien d’euros les parents interrogés ont-ils dépensé par an et par enfant pour les activités (stages ponctuels ET activités à l’année) : - 500 euros
- 750 euros
- 1.100 euros
Réponse : En moyenne, les parents de notre panel disent dépenser près de 1.100 euros par enfant et par an (650 euros pour l’inscription aux activités régulières et 464 euros pour les stages). Ce montant n’inclut ni le coût des trajets, ni celui des équipements, ni évidemment le manque à gagner chez ceux (et celles !) qui réduisent leur activité professionnelle pour « gérer les navettes » des enfants. Ces dépenses n’incluent pas non plus les séances de logopédie, de psychomotricité relationnelle ou toute autre activité liée à des besoins spécifiques de l’enfant. Vous hallucinez devant le montant des dépenses ? Heureusement, chez vous c’est différent, vous dépensez beaucoup moins que tous ces fous…. En êtes-vous sûr·es ? Beaucoup de parents nous ont expliqué n’avoir « jamais fait le calcul… » et être « tombés des nues » une fois l’exercice fait. Question 3Dans toutes ces activités enfin déclarées, quel est le sport le plus pratiqué par notre panel, qui est aussi celui qui coûte le plus cher ? - Le poney, évidemment. Et encore, c’est sans compter le prix de la bombe, de l’avoine et du gilet airbag antichute (oui, ça existe, lisez ceci LIEN).
- La natation. Avec la fermeture des piscines, les écoles ne peuvent plus assurer l’apprentissage de la brasse.
- Le trapèze-volant. Oui, c’est la mode, et la mode, ça ne s’explique pas.
Réponse : La natation remporte ici la palme. C’est sûr, votre enfant s’en sortira dans la vie. Et on dira qu’il a développé des passions, qu’il est plein de talent et/ou qu’il a fait beaucoup d’efforts. Mais oserez-vous dire publiquement combien d’heures par semaine vous avez consacré à cette éducation de l’ombre que constitue l’extrascolaire ? En moyenne, 40% de nos répondant(e)s disent que les adultes de leur ménage consacrent entre 2 et 5 heures par semaine aux activités des enfants (transport, attente sur place, etc.). 15% parlent de plus de 5 heures/semaine. Question 4Il y en a même qui font jusqu’à 4 heures de trajet par jour pour un stage. Oui mais un stage de quoi ? - Natation (décidément, il n’y a plus beaucoup de piscines) ;
- Baby-codage en python (il paraît que c’est comme les langues, tout se joue avant 24 mois) ;
- Escrime médiévale (l’important, c’est la passion).
Réponse : On ne va quand même pas vous donner toutes les réponses dans cette infolettre ! Lisez-donc l’article complet, disponible dans le numéro 37 de Médor (et sur la page www.medor.coop/poney). Puis, n’hésitez pas à le partager aux parents débordé·es (ou non) autour de vous.
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Au petit trot jusqu’à Liège
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Le 4 décembre dernier, notre collègue Louis (en charge de la « participation » chez Médor et qui a fait 9h de gym par semaine quand il était petit) s’est rendu à Liège, pour les « Sorties de Médor » à la librairie Barricade. Là-bas, il a discuté de l’enquête avec une poignée de parents. Parmi lesquels : une mère dont les filles sont « ra-vies » quand le stage consiste à jouer dans une cour de récré (« l’enfance c’est aussi pour s’amuser » précise-t-elle), une autre « stressée rien qu’à l’idée des inscriptions » et un père, lui, pas stressé niveau activités (parce que sa compagne l’est). Puis, il y avait aussi un adulte sans enfant mais pas sans avis. Il a livré son expérience d’ancien enfant : « j’ai passé des journées entières à m’ennuyer et c’était très bien ».
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L’extrascolaire est aujourd’hui sous-documenté en Belgique. Tout est fait comme s’il ne s’agissait pas d’un enjeu collectif, mais d’un choix individuel, qui reposerait sur la responsabilité des seuls parents. Or, l’après 16h est politique. Cette éducation de l’ombre doit être mise en lumière. Débattue, chiffrée et appréciée à sa juste valeur. L’ignorer et faire en sorte que nos enfants ne s’en rendent pas compte contribuerait, au contraire, à ce que, demain, les plus favorisés endossent cette idée selon laquelle « les pauvres pourraient quand même, eux aussi, un peu se secouer ». Alors on l’a déjà dit ailleurs, à la volée ou par écrit, mais on le redit ici : merci à tous nos participant·es, aux joueuses de flûte, aux monteurs de poneys et à leurs (grands-)parents. Merci aux parents cobayes, à nos expertes et experts de Bruxelles, Louvain-la-Neuve ou Péruwelz, aux animateurices, directrices d’école et profs qui nous ont ouvert leurs portes et nous ont offert le café, à Anne-Laure notre analyste experte en gym chiffrée, et à tous les poneys de Médor, qui nous ont lu, nous ont écrit ou conseillé des lectures.
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Si vous voulez nous aider à méditer sur tout ce qu'on a appris en 9 mois, nous encourager, nous liker, nous jeter des tomates ou des gif : poney@medor.coop Notre enquête est maintenant clôturée. Mais toutes nos précédentes infolettres sont rassemblées, avec l'enquête, sur :
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Les infolettres « poney » étaient gratuites (de rien, ça nous a fait plaisir). Mais vous vous en doutez, notre média existe grâce à votre financement. Près de 90 % de nos recettes proviennent des ventes (abonnements et librairies). Si vous avez aimé ce que vous avez lu, n’hésitez pas à
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Chloé Andries Chaque jour, elle remercie le ciel que la passion de sa fille soit de « chiller dans le canapé ». Ce qui lui laisse du temps pour sa propre passion, fabriquer des pièges à limaces. Le reste de ses journées, Chloé les passe comme journaliste et pilote de Médor. Elle a réalisé pour la presse belge et française des enquêtes (et un film) sur les écoles alternatives, les réseaux catholiques d’extrême droite ou les garagistes du fin fond du Hainaut. Ses dadas : l’éducation, les religions, l’identité et les marges. Céline Gautier Experte du hobby horse (à titre professionnel) et joueuse de badminton sur le temps de midi, Céline connaît les meilleurs plans de stages pour enfants mais adore surtout fabriquer des décors en carton avec sa fille. Sinon, est elle aussi journaliste et pilote de Médor. Elle a réalisé, entre autres, des enquêtes sur le don d’ovocytes (prix Belfius 2017), l’enseignement spécialisé ou les places en crèche. Elle s’intéresse aux questions de société, à l’enseignement ou à l’accord du participe passé.
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Merci de votre intérêt pour notre enquête ! On se retrouve bientôt pour la même chose ou presque.
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