Levée de fonds :
des outils robustes, c’est capital

Le contexte

Si Médor a une drôle de gueule c’est parce que, chez nous, les graphistes composent les pages du magazine en… tapant des lignes de code. Ils et elles travaillent avec un programme au nom fleuri d’HTML2PRINT, qui détourne des langages habituellement utilisés pour créer des pages Internet. Ce choix s’est fait il y a dix ans, à la création de notre média indépendant et lorsque nous questionnions nos rapports aux outils informatiques. Médor s’est vite tourné vers le « libre », c’est-à-dire vers des programmes qu’il nous était possible d’utiliser et de modifier librement, pour les adapter à nos besoins, nos envies et en faire un bien commun.

Et comme le dit très bien le philosophe Marcello Vitali-Rosati dans son livre L’éloge du bug, « Un commun, ce n’est pas uniquement un bien dont l’accès et l’utilisation sont partagés. Derrière ce bien se trouve toujours un collectif qui s’organise, dans un contexte déterminé, pour le faire vivre. Lorsqu’on parle du logiciel libre comme d’un commun, on ne considère donc plus simplement une ressource librement accessible, sur laquelle les utilisateurs ont certains droits. On prend aussi en compte les conditions économiques et sociales qui permettent, ou ne permettent pas, à des individus de produire et distribuer ce code libre. »

Médor lève des fonds pour renforcer ses outils libres. Nous cherchons à atteindre 80 000€ d’ici octobre 2024.

La philosophie du libre chez Médor

Ce choix du libre n’est pas une coquetterie. Il s’agit surtout de s’approprier entièrement un outil et de le bidouiller, ensemble, pour en sortir quelque chose de plus neuf et de plus riche.

Utiliser des programmes « open-source » nous permet de ne plus dépendre de logiciels mondialisés qui, à l’instar des monocultures, finissent par lisser les paysages et appauvrir l’imaginaire. Ils nous permettent d’activer d’autres manières de travailler, plus collectives et transversales entre les pratiques qui font Médor.

Le libre permet non seulement les échanges à l’intérieur de notre magazine mais aussi avec l’extérieur. C’est encore un outil libre qui est utilisé pour notre logiciel de gestion (Customer Relationship Management ou CRM). Il a été développé avec d’autres structures coopératives belges qui nous ressemblent, avec qui nous sommes en lien. Et qui bénéficieront des améliorations que nous y apporterons.

La levée de fonds

Pour assurer la robustesse de nos outils, nous devons aujourd’hui les mettre à jour, les rebrancher, les compléter ou les remplacer. Ce qui représente un coût humain de développement. Posséder ses propres outils implique la responsabilité de leur maintenance.

Avec cette levée de fonds, on ne vous demande pas un don. On vous propose de prendre des parts dans notre coopérative. Ce faisant, vous re-capitalisez notre entreprise mais vous devenez surtout coopérateurices de Médor. Un acte qui vous permet de participer à la vie démocratique de notre média, de voter durant nos assemblées générales et de présenter votre candidature pour intégrer le conseil d’administration de la coopérative. On vous parle de notre coopérative ici.

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Contribuer à la levée de fonds

La part est à 20€. Nous vous encourageons à en prendre au moins 5 si vous en avez la possibilité. Cet investissement, risqué et sans garantie de dividendes, soutient le travail d’intérêt public que fournit notre média indépendant. Pour nous rejoindre, c’est par ici. Bienvenue dans Médor !

Cette levée de fonds fait partie du plan de développement voté en juin 2023 (lors de l’AG, justement).

Je prends des parts

Palier 1 : La maquette et la mise en page

Montant nécessaire : 10 000€

Les technologies ouvertes que nos graphistes utilisent sont omniprésentes sur le web : le HTML (qui permet grosso modo de structurer une page) et le CSS (la mise en page à proprement dite). Ces langages sont détournés via un kit sur-mesure conçu par le collectif Open Source Publishing (OSP), le fameux «  HTML2PRINT  ». Dans ce kit, on trouve donc plusieurs outils web, qu’OSP a branché entre eux et c’est sur avec cet ensemble que nous avons élaboré la maquette du magazine, c’est-à-dire ce qui formalise nos choix visuels, qui structure la mise en page de chaque numéro.

Aujourd’hui, ces outils continuent de fonctionner ensemble et en autonomie. Mais ils ne nous permettent plus de bénéficier des avancées de certains langages, notamment CSS. Nous devons donc amorcer un travail de mise à jour, à commencer par un diagnostic et un état des lieux avant d’aboutir à un plan de rénovation clair.

Ce montant de 10 000€ correspond au temps de travail de notre équipe technique, développé ci-dessous.

Concrètement

Cette levée de fonds a avant tout pour but de financer les phases de recherche autour de l’outil, de produire un état des lieux approfondi et d’identifier les chantiers de rénovation.

Ce travail sera principalement mené par les graphistes-iconographes de Médor et membre d’OSP : Alexandre Leray, Ludi Loiseau, Sarah Magnan et Doriane Timmermans. Il se divisera en quatre phases :

  1. Analyse des processus de mise en page actuels et identification des bugs

2 Exploration des outils libres existants que l’on pourrait intégrer au kit.

Notre équipe doit commencer par se réunir pour faire un tour d’horizon des outils libres existants. Une fois repérés, 3 jours de tests de ces outils sont nécessaires. Enfin, les résultats de ces expérimentations seront présentés à une équipe élargie d’une douzaine de personnes issues d’OSP, pendant une dernière demi-journée.

3 Réflexions sur la maquette et la mise en page.

Les expérimentations produites pendant ces quatre jours et demi nécessiteront d’être éprouvées par une équipe pendant 3 journées de travail supplémentaires. Dans une joyeuse session de travail en “ping-pong”, les un·es testeront ces outils de mise en page devant les yeux ébahis des autres, qui y réagiront et exprimeront leur avis critique et expert. Ensemble, ils identifieront les processus de fabrication les plus pertinents, créatifs ou fluides possibles. Et en fin de course, ils feront un choix de deux ou trois recettes potentielles. Puis rencontreront des personnes qui portent ces outils (comme Mozilla, par exemple) pour identifier des améliorations possibles.

4 Choix du nouvel outil.

Sur base des tests susmentionnés, l’équipe posera un choix éclairé et définitif. À partir de là, il leur faudra encore 3 nouvelles journées de travail pour planifier les développements techniques, à réaliser entre octobre 2024 et mars 2025 (idéalement).

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Découverte surprise juste à côté du gîte où nous étions en mise au vert pour faire mûrir le projet Médor. Impossible de ne pas immortaliser ça aux côtés de Ludi et Sarah, membre de notre équipe graphique. Et de Chloé, journaliste, qui n’est jamais la dernière à se marrer. Laurence (Fakira) et Louis Theillier (illustrateur BD), heureusement, parlent sérieusement à l’arrière plan.

Palier 2 : Notre outil de gestion

Montant nécessaire : 55 000€

Pour l’outil qui gère les interactions avec ses client·es (le CRM comme on dit) et la gestion de sa comptabilité, Médor utilise la version communautaire du logiciel Odoo (OCA). C’est ce qui nous permet de développer des solutions sur-mesure adaptées aux besoins de notre projet. Comme, entre autres, faire le lien entre le registre de coopérateurs et les demandes de souscription, permettre le suivi des abonnements et la vente en ligne, via notre « boutique. »

La version d’Odoo que nous utilisons est la version 9. Grâce à cette levée de fonds et aux développements informatiques qu’elle permettra nous pourront passer à la version 16 et bénéficier de la mise à jour des fonctionnalités et leur adaptation à nos besoins actuels.

Les coûts de ce travail, décrit ci-dessous, sont estimés à 55 000€.

Concrètement on va faire quoi ?

En plus de la mise à jour d’Odoo, nous développerons certains processus pour fluidifier « l’expérience utilisateur » (c’est-à-dire clarifier l’accès aux périodes d’abonnement et aux factures, simplifier de la procédure de réabonnement, du paiement par mois voire de la domiciliation, etc.).

Certains encodages actuels seront mieux synchronisés avec la comptabilité afin de diminuer le temps que consacre notre Fakira aux tâches purement administratives. Et lui dégager du temps pour des tâches plus stratégiques, afin d’offrir un avenir radieux à notre média.

Coop it easy, la coopérative de travailleurs bruxellois (membre de l’OCA) réalisera ce travail de développement. Auquel s’ajouteront des tâches supplémentaires que la levée de fonds permettra également de financer :

  • Migration des données entre les systèmes
  • Dialogue entre le CRM et le site internet de Médor
  • Formation de l’équipe aux nouveaux usages
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Jérôme Degive

Palier 3 : Médor en vitrine

Montant nécessaire : 15 000€

Médor doit déménager.

Notre envie est d’investir un espace visible et central. D’offrir à nouveau une vitrine à un média qui s’est donné pour mission d’être transparent avec son lectorat et ouvert aux citoyens.

Dans ce lieu que nous voulons polyvalent, nous organiserons des rencontres autour de notre journalisme (comme nous avons pu le faire pendant les pop-ups), des événements à l’occasion des lancements de chaque numéro, des workshops autour de nos pratiques visuelles en logiciels libres, des ateliers d’écriture de « petites annonces »… Et on a envie de pouvoir vous y accueillir dans un canapé moelleux.

Cet endroit sera aussi un point de vente direct, qui participera à renforcer notre autonomie financière.

Enfin (et surtout), cet espace accueillera les bureaux de notre petite équipe d’employé·es permanents ainsi que les journalistes et graphistes lors des périodes de bouclage du magazine (4x 3 semaines par an).

Ce nouveau lieu, nous avons quelques moins pour le trouver car le nouveau propriétaire de nos bureaux actuels, souhaite y installer son logement. Découvrez ici notre descriptif du lieu idéal pour Médor.

Pour s’y sentir bien, il faudra :

La boutique qui nous accueillera sera sûrement bien belle mais, comme nos outils libres, elle méritera sans doute un petit coup de rafraîchissement : peinture, travail sur la vitrine, présentoir…

  • L’aménagement d’une cinquantaine de m², au prix estimé de 250 € le m², représenterait un coût de 11 500€ (selon les calculs d’un architecte)
  • + 2000€ pour le déménagement
  • + 1500€ pour du nouveau mobilier de bureau (Médor privilégie le matériel de récup’)
vitrine Médor300
Photo de notre vitrine en 2015, lorsque nous étions accueillis dans l’espace coworking Speculoos à Ixelles, avant même que Médor, le mag, n’existe. Ensuite, vous imaginez bien, on a mis les vrais exemplaires en vitrine. Puis en 2019 on est allés s’installer dans un appartement à St-Gilles, plus adapté à la confidentialité de nos bouclages. Maintenant on cherche un lieu "juste-milieu", à Bruxelles, près d’une grande gare, alliant vitrine et espace confidentiel. Vous avez des pistes ?

Médor lève des fonds pour renforcer ses outils libres. Nous cherchons à atteindre 80 000€ d’ici octobre 2024.

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