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Bruxelles rentière, aperçu de l'enquête graphiqueÀ Bruxelles, 6 personnes sur 10 ne possèdent pas de logement. Elles louent un appartement, un studio ou une maison.
Pour une bonne partie de la population bruxelloise, louer est devenu… impayable. Les loyers gonflent bien plus vite que les revenus, ils plombent le budget mensuel des ménages locataires qui s’appauvrissent petit à petit.
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Catherine Joie – journaliste Karim Douieb – data designer (Jetpack.AI) Colin Delfosse – photographe En collaboration avec Hugo Périlleux - économiste et géographe (ULB - IGEAT)
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L’enquête ”Bruxelles rentière” ausculte le marché locatif privé qui amplifie les inégalités sociales dans la capitale. Le portrait des propriétaires n’était pas connu avant le travail inédit de compilation de données mené par Hugo Périlleux, chercheur à l’Université libre de Bruxelles. Cette enquête reprend et vulgarise des éléments de sa thèse, publiée en mai 2023.
En s’interrogeant sur les propriétaires que Bruxelles enrichit, cet article participe à la réflexion sur la régulation des loyers.
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Que vous habitiez à Bruxelles ou non, comme locataire ou non, cette enquête vous sera utile pour comprendre la situation bruxelloise mais aussi pour regarder votre réalité d'un autre œil et vous aider à déceler d'éventuels mécanismes inégalitaires, et, pourquoi pas, tenter, à votre échelle, d'y remédier.
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Cette enquête décortique la problématique en quatre étapes : - Qui doit se loger sur le marché locatif privé ? Beaucoup de locataires
- Que trouve-t-on sur ce marché non régulé ? Des vieux logements
- Qui détient ces biens, les met en location et s’enrichit ? Des propriétaires aisé·es
- Ce qui appauvrit les locataires ? Le montant des loyers
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En pratique, seulement 6% de la population vit en logement social et paie un loyer adapté à ses revenus. En 2022, le loyer social moyen était de 345€/mois.
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C’est à Bruxelles que les loyers sont les plus hauts. C’est à Bruxelles que les revenus sont les plus bas. Un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. C’est à Bruxelles qu’il est le plus difficile d’être locataire, puisque les allocations sociales s’attribuent de la même façon partout en Belgique. Un revenu d’intégration sociale ou un revenu de chômage n’est pas augmenté si l’on habite Bruxelles, alors que les loyers y sont plus élevés qu’en Wallonie ou en Flandre. C’est à Bruxelles qu’il y a le plus de locataires, en termes relatifs : 60% de la population, contre 30% de locataires en Wallonie ou en Flandre. « Aucune Région n’est autant confrontée au problème des loyers que Bruxelles » — Nicolas Bernard, professeur de droit à UCLouvain/Saint-Louis. Les propriétaires, occupant·es et bailleurs, dominent en périphérie tandis que les locataires habitent surtout dans les quartiers centraux (Pentagone et première couronne).
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Les quelques zones violettes en périphérie sont dues à la présence de logements sociaux. Sans ces biens gérés par les communes, il n'y aurait, dans les zones les plus aérées, verdoyantes et calmes de Bruxelles, que des propriétaires.
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L'enquête détricote également quelques clichés : - Les propriétaires bailleurs ne sont pas massivement « à la retraite » : ce sont surtout des personnes en âge de travailler. À Bruxelles, les plus jeunes propriétaires bailleurs ont 25 ans, mais l’essentiel des rentier·es se situe entre 45 et 70 ans.
- Ces propriétaires n’ont pas une « maigre pension » : leurs revenus sont élevés, notamment grâce aux rentrées locatives, mais leur niveau de richesse est déjà important sans elles.
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Trouver un logement décent, dont le loyer correspond à 30% de ses revenus, relève du miracle pour de nombreux ménages. Pour garder un loyer « accessible », la population se déplace, soit à l’intérieur de la Région, ce qui participe à l’évolution des loyers dans les quartiers « moins chers », soit en dehors.
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Quitter Bruxelles, choisir AlostDe plus en plus de Bruxellois(e)s d’origine subsaharienne déménagent en Flandre orientale. La vallée de la Dendre, moins chère que Bruxelles, leur permet d’acheter à crédit une maison à rénover, revendue par des propriétaires blancs et vieillissants. Elle leur permet aussi de sortir du marché locatif étouffant de la capitale. Super ? Oui, sauf qu’en parallèle, l’extrême droite (N-VA et Vlaams Belang) gagne du terrain à Alost et à Denderleeuw, en capitalisant sur la population autochtone, parfois mécontente de cette évolution rapide de la diversité. Aaaah, les loyers bruxellois et leurs conséquences.
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L'épisode 2 de notre série sur Bruxelles et ses loyers est à lire sur notre site ou en partie dans le Médor 34, actuellement en librairie.
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10 leviers législatifs : la boîte à outils pour les locataires
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"Je suis locataire et j’ai lu l'intégralité de l'enquête « Bruxelles Rentière ». Le marché locatif privé est la norme à Bruxelles, il est non régulé et les bailleurs ont la main pour fixer le prix initial de location d’un bien… Est-ce foutu pour moi ?" Et bien, pas forcément. Vous trouverez dans notre article boîte-à-outils 10 questions/réponses pour aider les locataires bruxellois et bruxelloises dans leurs échanges avec les bailleurs.
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Où rencontrer Médor en avrilNous avons débuté le mois sur les chapeaux de roue et avons donc manqué de temps pour vous informer. - Du 3 au 7 avril, Médor était à la Foire du Livre de Bruxelles. Peut-être avez-vous vu circuler notre logo parmi les partenaires de la Foire, croisé l'un·e ou l'autre de nos journalistes à un débat, souri en voyant notre boîte aux lettres Petites annonces ou découvert la librairie Brin d'Acier en voulant rejoindre le stand où nous nous trouvions. Une première expérience intéressante que nous renouvellerons sans doute.
- Ce mercredi 17 avril nous participerons à une discussion sur les violences policières dans les médias au cinéma Le Parc (Liège) et offrirons des exemplaires du Médor 31 aux personnes présentes.
- Ce vendredi, nous nous rendrons au festival Bruxelles, terre d'asile et y laisserons de la documentation pointant vers divers articles abordant la jeunesse ou les migrations.
Médor se fait plus plus discret qu'en février mars mais il turbine en coulisses pour faire avancer des chantiers de fond. On vous en dit plus le mois prochain !
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Petites annonces à nous transmettre avant le 1er maiLe bouclage du numéro de juin débute la semaine prochaine. Il durera trois semaines. Parmi les surprenants sujets qui composeront le sommaire, il y aura une soixantaine de petites annonces. La vôtre pourrait en faire partie. Pour info, le numéro 35 paraît le jeudi 6 juin et est en vente jusqu'au 5 septembre. Un numéro d'été, pré-électoral, qui peut accueillir tout type de message : de l'interpellation politique à la demande de coups de main numériques en passant par la recherche d'une tente de camping à prêter, un rébus dessiné main ou une proposition de rencontre.
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