11min

Les familles « corn flakes » ont éclaté

Entretien avec Laura Merla, sociologue de la famille

entretien-famille-moderne
Yoann Van Parys. CC BY-NC-ND.

Il y a la famille « corn flakes » (papa, maman et enfants blonds) et puis toutes les autres, aussi variées que les menus de petit déjeuner. C’est à ces nouveaux modèles que s’intéresse Laura Merla, sociologue de la famille. Avec le projet MobileKids, elle se penche sur les enfants super-mobiles, qui vivent dans plusieurs foyers.

Elle nous prévient d’emblée. « J’ai beaucoup de mal avec les auteurs qui prennent une page pour décrire un concept, qui sont jargonnants pour le plaisir de l’être. » Son truc, à elle, c’est l’approche anglo-saxonne, plus concrète, plus « ancrée dans les pratiques » que sa cousine française.

Quand on lui demande quel est son parcours, Laura Merla n’évoque pas de passion dévorante pour la prose bourdieusienne ; elle se raconte par Anderlecht. « Je suis née dans une famille mixte, italo-belge, dans un milieu modeste. C’est important de le dire ! Je suis la première à avoir fait des études universitaires. » Et pas qu’un peu : Sciences Po et master en droit et sociologie du travail à l’ULB, thèse sur les pères au foyer, recherches postdoctorales en Australie. Jusqu’à l’année dernière, elle dirigeait le Centre de recherches sur les familles et les sexualités (CIRFASE) à l’Université catholique de Louvain. Un lieu unique dans une Belgique francophone où l’on étudie peu le sexe et les familles, alors qu’ailleurs, c’est une branche majeure de la sociologie. Comme il y a « catholique » et « sexualités » dans la même phrase, Laura Merla se sent obligée de préciser qu’il y a au CIRFASE une grande ouverture sur « toutes les formes de familles ».

Après avoir étudié le maintien des liens familiaux dans les familles transnationales (dont une partie a migré, l’autre pas), elle s’intéresse aujourd’hui aux enfants qui vivent en hébergement alterné – attention, on ne dit plus « garde » car « ce ne sont pas des moutons ». Plein de bonnes raisons pour …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3404 abonnés et 1862 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus